Philip faillit se cogner contre la porte d’entrée de la boutique de ménagerie magique, trop absorbé par la relecture d’une lettre écrite par son oncle Rodolphus Edenway (un vieux de la famille qu’il n’avait pas souvent l’occasion de voir et qui écrivait avec un style un peu désuet).
Mon très cher filleul,
J’ose espérer que tu te portes bien.
J’ai ouï dire qu’il te faudrait faire une escale sur le Chemin de Traverse à Londres pour les achats de tes fournitures scolaires. Si mes souvenirs sont bons, il existe dans cet endroit une ménagerie magique réputée pour posséder des raretés animales. J’aimerais, si cela est dans la mesure de tes possibilités bien entendu, que tu te rendes là-bas pour moi. Depuis fort longtemps, je suis intéressé par l’obtention d’un Phénix, mais mon travail d’Auror ne me laisse que trop peu de temps pour que je puisse me permettre de « faire du shopping », comme on dit dans ton langage.
Pour avoir quelque peu étudié ce fantastique oiseau, j’ai connaissance que c’est le genre de créature qui ne s’apprivoise pas, mais qui nécessite que l’on mérite son amitié, à force de courage et de loyauté. Pourtant, on m’a informé de source sûre qu’il se trouvait qu’un magasin possédait quelques-uns de ces magnifiques Phénix, et qu’il se situait justement sur le Chemin de Traverse. Plus étonnant encore : il serait possible d’y acheter lesdits Phénix!
Conséquemment, je te joins par la présente une procuration ainsi que tous les papiers officiels et indispensables pour que tu puisses retirer l’argent nécessaire à Gringotts (j’y ai un compte) dans mon propre coffre. Si jamais un Phénix est réellement disponible, je te serais extrêmement gré d’essayer d’en faire l’acquisition, quel que soit le prix.
Je t’embrasse tendrement, et en attendant (avec une grande hâte pour ma part) notre prochaine rencontre, je te confie en toute sérénité la responsabilité de prendre soin du Phénix si tu parviens à t’en procurer un spécimen. Et si l’inspiration te saisit, tu peux également lui trouver un nom.
Ton parrain,
Rodolphus
Un Phénix ! Son parrain ne se refusait décidément rien. Ses manières d’aristocrate du XVIIème siècle avaient probablement fini par déranger son cerveau déjà meurtri par les années et par son travail à risques.
Toujours est-il que par respect pour son vieil oncle (et aussi par curiosité), Philip avait retiré la plus grosse somme de gallions de sa vie dans un coffre à Gringotts : 12 000 gallions ! Il ignorait que Rodolphus était si riche, et espérait que cela suffirait pour se payer un Phénix.
Il entra donc dans le magasin. Des dizaines d’étranges créatures attirèrent son regard, autant par leur apparence parfois insolite que par les bruits qu’elles émettaient de temps à autre. Il en connaissait certaines (il y avait des chats, des rats, des crapauds), mais beaucoup lui étaient complètement inconnues. Un intérêt soudain s’empara de lui quand il lut ici et là des étiquettes qui traînaient et qui décrivaient brièvement les créatures et leurs éventuels pouvoirs, et il se promit de les étudier plus attentivement à l’avenir. Elles lui apparaissaient comme aussi passionnantes que l’apprentissage des sortilèges.
- Bonjour, dit-il timidement au vendeur lorsqu’il fut avancé vers le comptoir. Euh… Voilà, mon oncle aimerait savoir si vous disposiez d’un… d’un Phénix, et si oui, il souhaiterait en acquérir un. Enfin, en acheter un, c’est ce que je voulais dire, bien sûr.
Avec un geste raide, Philip déposa une bourse sur le comptoir (l’argent qu’il avait retiré dans le coffre de son parrain).
- J’ai 12 000 gallions, j’espère qu’il m’en faudra moins que ça…
[HJ : J’aimerais que le phénix soit donné à Philip (c’est d’ailleurs à lui qu’il faut retirer les sous sur le forum), mais son oncle Rodolphus l’utilisera éventuellement en mission. J’espère que c’est possible qu’ils puissent se le partager tous les deux, étant de la même famille... Et si j'ai bien lu, le Phénix est en promotion, donc vaut 10 000 gallions.]