[FE] Un soir après les cours [JOYCE]

« Past is past. You can't change it... »

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Anna n'avait rien à faire, en cette fin de journée. Les cours étaient enfin terminés, et la Serdaigle se rendait à sa salle commune avec un grand soulagement. Cette journée avait été complète, remplie de cours de son début jusqu'à sa fin, et la jeune fille n'en pouvait plus. Elle se dirigea ainsi jusqu'à son dortoir, où elle laissa tomber son sac aux pieds de son lit, sans même prendre la peine de regarder les devoirs qu'elle avait encore à faire.

Non, ce soir encore, elle ne travaillerait pas, elle était bien trop fatiguée pour ça. La jeune fille s'allongea sur son lit, sans pour autant rien faire d'autre que de fixer le plafond au dessus de sa tête. Elle était tellement fatiguée de sa journée qu'elle pensait s'endormir là, mais c'était sans compter sur les bruits qu'il y avait dans son dortoir à cette heure.

Poussant un soupir, la jeune fille se résolu finalement à ne pas dormir. Elle resta immobile pendant de longues minutes, à réfléchir à tout et à rien, à vider son esprit le plus possible pour retrouver enfin la sérénité qu'elle avait connue en début d'année, lorsque les cours n'étaient pas commencés et qu'elle n'avait pas encore eu de nouvelles de son père. Mais la situation était bien différente désormais, et la jeune fille tentait de se sortir toutes ces idées de sa tête.

Et comme elle ne voulait pas s'ennuyer pourquoi ne profiterait-elle pas de l'immense étendue du parc ? Elle était au dépard dans le dortoir des filles des Serpentards, ce qui était logique puisqu'elle en était une. Elle s'y ennuyait et puis elle n'avait pas envie d'entendre les ragots à ce moment là. Même si elle adorait répendre des rumeurs parfois, pour ainsi voir les réactions des élèves face à ces fausses nouvelle, là elle n'en avait pas envie. Anna passerait peut-être à nouveau pour une solitaire endurcie, pour une jeune fille qui ne souriait jamais, qui n'était pas sociable dès lors qu'il y avait plus de deux personnes avec elle, mais ce n'était pas grave elle se fichait ce que les autres pourraient dire d'elle.

Elle avait été habituée, dans son enfance, à être jugée comme telle et à devoir supporter la méchanceté de ses camarades. Elle avait été habituée à être regardée comme une enfant bizarre, qui ne parlait jamais aux autres et à qui on n'avait jamais entendu le son de la voix. Elle en était encore quelques fois blessée, si elle entendait certains élèves du Château lui faire de telles remarques, mais elle avait tellement travaillé sur elle même et son caractère qu'elle n'entendait presque plus de remarques de ce genre. Elle ne s'offusquerait donc pas d'une de celles-ci, pour une fois.

Car son silence lui permettait une chose que les autres ne savaient pas forcément faire : pouvoir observer les élèves, tous autant qu'ils étaient, pour apprendre à mieux les cerner. Certaines choses qu'elle avait remarquées pouvaient en surprendre plus d'un, mais Anna gardait tout ce qu'elle pouvait deviner pour elle et ne le confiait à personne, pas même ses meilleurs amis ou confidents.

Bref, Anna quitta sans plus attendre son dortoir, dans le silence le plus total avec sur l'épaule son sac en brandoulière qui comportait ce dont elle aurait certainement besoin pour se distraire.

Lorsqu'elle sortit de la salle commune, elle marchait tranquillement, tout en prenant son temps et en observant les yeux alentours. A quoi bon se presser, de toute façon ? Rien si l'on avait rien à faire, et que la soirée s'offrait à nous, comme c'était le cas d'Anna ce soir.

La jeune fille ne savait pas très bien où elle allait aller, tout ce qu'elle savait était qu'elle voulait passer un moment tranquille, loin des foules et à l'extérieur. En sortant de sa salle commune, elle croisa quelques élèves qui rentraient dans la salle commune des intellos. C'était vrai que c'était bien d'être à cet endroit mais elle aimait tout autant l'air libre, voire plus. Lorsqu'elle fut dans le Hall, elle se rendit jusqu'aux immenses portes en chêne, et dévia en direction du parc.

Une fois dans l'immensitée du parc, elle se chercha un petit endoit tranquille. Elle avait besoin de moment seule et l'avantage de cet endroit était que l'on pouvait ce poser quelque part sans que quelqu'un nous remarque. Alors quand on avait besoin de solitude, c'était le meilleur endroit où aller. Elle avait pris son materiel préféré pour ses moments seules, qui lui permettait de pratiquer ce qu'elle préférait : le dessin. D'après certains, elle était doué, même si Anna n'en était pas si certaine. Ce qui comptait le plus pour elle c'était qu'elle se débrouille mieux en dessin qu'en vol sur balai, sans quoi elle ne saurait pas quoi faire de son matériel à dessin.

Elle choisi un arbre contre lequel elle s'asseya et s'adossa, puisqu'elle n'avait pas vraiment d'autres endroit où elle avait envie de se mettre, cet arbre, elle y était souvent venue l'année passée, et il était un petit peu devenu comme un certain repère pour la jeune fille.

Tandis qu'elle sortait tout son nécessaire pour dessiner, l'esprit de la jeune fille commença à partir loin d'ici, se remémorant au passage des souvenirs passés, très lointains, enfouis dans sa mémoire et dont elle ne s'était pas souvenue depuis un bon moment.

Elle se remémorait ce dimanche après midi qui avait précédé la mort de sa mère, pendant lequel le couple Fivian Green avait emmené leur fille dans un parc de Londres pour passer un petit moment en famille. Ce jour là, sa mère et elle avaient fait de la balançoire, et Daniel avait pris une photo d'elles. Anna se rappelait très bien ce jour, parce qu'il était l'un des derniers moments de bonheur qu'avaient passé toute la petite famille avant de se retrouvée éclatée avec le décès de sa mère.

Mais elle s'en rappelait également parce qu'elle gardait religieusement la photo qu'avait pris son père ce jour là. C'était la seule qu'elle avait réussi à retrouver dès son retour chez son père, la seule qu'il avait oublié de jeter... Depuis, Anna ne s'en séparait que rarement... Posant la photo sur le côté du dessin qu'elle avait commencé quelques mois plus tôt, Anna se remit à dessiner.

Le dernier dessin qu'elle avait commencé à faire représentait simplement Ethan... Elle voulait le terminer ce qu'elle avait commencé, puisque ses vacances avaient été trop chargées pour lui laisser le temps de finir de dessiner ce portrait qu'elle avait commencé après leur rupture. Elle était tellement absorbée par son dessin, par l'envie qu'elle avait de restituer trait pour trait ceux du jeune homme, et ce dans les moindre détails, qu'elle ne remarqua pas qu'il y avait quelqu'un qui la regardait faire.

Invité

18 h : Le dortoir des Gryffondors est vide, le soleil s’engouffre par les fenêtres et laisse dans la pièce une douce et chaleureuse lumière qui se lie parfaitement aux couleurs rouges et or du dortoir. Dans un coin, des draps se mouvant et malgré l’heure tardive quelqu’un dort encore et son sommeil semble bien agité. Pourtant tout le monde est dehors en ce samedi vaquant à de diverses occupations se mêlant à la vie de Poudlard bien que le week end est pour tous les élèves de l’école de sorcellerie, quelque chose de reposant. Une tête brune fit son apparition entre deux paires de draps et semble crier. Elle ? C’est Joyce bien évidemment. Normalement la Sullivan ne dort pas aussi longtemps, cela est même trop inhabituel pour elle qui peut se lever à cinq heure du matin sans problème (ce qui n’est pas le cas de sa narratrice je précise.) mais n’ayant pas trouvé le sommeil depuis plusieurs nuits, l’infirmier lui avait procuré une potion qui avait fait merveille mais cette nuit ou plutôt cette après midi, un cauchemar semblait la hanter étrangement ce qui eut comme effet de lui faire faire une sieste une bonne partie de la journée.

Ah tiens, la voila justement qui se réveille en ayant poussé un cri et les yeux maintenant grands ouverts. Quelques gouttes de sueurs perlent sur son front et glissent le long de ses joues afin d’atterrir sur les draps blancs. Les cheveux un peu en bataille, Joyce essaya de se lever de son lit mais tremblant légèrement, la rouge et or décida alors de s’asseoir simplement. Son cauchemar était vague et pourtant cela lui faisait peur … Des loups qui hurlait, son père mort, une ombre … et elle qui partait au loin sans rien, ni souvenir, ni histoire, rien juste une ombre qui vaguait sans cesse. Une fois réveillé, Joyce fut heureuse que cela soit fini, qu’elle ai un passé et que sa vie se déroulait à peu près correctement sans avoir une histoire dramatique bien qu’elle n’ait pas connu sa mère. Enfin, avec les mangemorts certains avaient des familles détruites et décomposés qui ne vivaient que dans des souffrances éternelles. Quelques minutes passèrent ainsi silencieuse et froides avant que Joyce ne prenne sa tête dans ses mains en soupirant et essayant de vider de sa tête ce qui venait de s’y passer. Et puis elle se leva et après avoir respiré un grand coup, elle s’habilla. Une demi-heure plus tard, la voici qui revient sur son lit afin de prendre son sac qui y était posé. Ses cheveux d’ébènes étaient parfaitement lisses et retombait dans son dos, sa peau était pâle comme à son habitude et ses yeux bleus étaient soulignés d’un trait de crayon noir. Certes, on ne pouvait pas voir que la jeune femme avait passé une nuit pas des meilleurs mais toute personne digne de bon sens pouvait savoir qu’elle n’était pas de très bonne humeur.

Prenant son sac où se trouvaient quelques trucs dont elle pouvait toujours avoir besoin, Joyce descendit dans sa salle commune, ne disant bonjour à personne de sa maison et la traversant d’un pas rapide. Après avoir passé le tableau de la Grosse Dame qui chantait à tue tête, d’ailleurs je peux vous dire que la rouge et or avait bien eu envie de lui dire de se la fermer, la jeune femme descendit les escaliers la tête un peu ailleurs mais restant tout de même assez attentive pour ne pas se laisser emmener sans raison par ces derniers. Une fois arrivé au rez de chaussé, elle se dirigea dans la grande salle qui était un peu vide à cause de l’heure plutôt tard pour un déjeuner et tôt pour un diner. Cependant, elle put néanmoins trouver ce qu’elle voulait : un plat froid où toutes sortes de choses mélangées par les elfes de maisons en faisaient un bel assortiment. Contrairement aux jours ordinaires où elle mangeait en vitesse afin de ne pas rencontrer beaucoup de monde, ce jour là cela était pourtant le tout le contraire. La Sullivan mangeait avec le regard dans le vague et l’impression que ce cauchemar lui avait pourrit une bonne partie de sa journée, du moins elle pensait.

Une fois son déjeuner terminer, Joyce voulut prendre l’air et peut être pensé à autre chose car après tout on ne sait jamais n’est ce pas ? Le lac, le parc ou alors la forêt interdite ? Aujourd’hui plutôt le lac car l’un était trop fréquenté et la rouge et or ne voulait pas être trop entouré, le troisième choix étant certes intéressant mais même si elle avait le gout du risque, mais aujourd’hui la mélancolie l’avait sous son emprise et l’aventure serait pour plus tard. Prenant le chemin du lac de Poudlard gorgé de créatures mais aujourd’hui pas que. Le soleil l’aveuglait un peu et semblait vouloir montrer à tout le monde qu’il fallait vivre heureux. Quelques traînées rosâtres apparaissaient à l’horizon, adoucissant le ciel qui semblait s’assombrir chaque seconde de plus en plus. Pourtant cela n’était pas le ciel que Joyce regardait mais ses pieds, cependant regardant devant elle, la jeune femme put apercevoir une silhouette en train de dessiner qu’elle connaissait plus que bien.

C’était tout simplement sa meilleure amie Anna qui était en train dessiné, elle savait que la relation qu’elle entretenait avec Ethan était quelque peu compliquée et parfois les remords reviennent faire surface. S’approchant, Joyce put voir que le dessin le représentait évidemment. Joyce s’asseya à côté d’elle et lui dit :

«Coucou toi, alors encore en train d’y penser pas vrai ? »

Anna avait enfin trouvé, au sein même du parc, la tranquilité à laquelle elle avait tant tenu. La jeune fille avait eu une longue journée, et elle ne s'était pas sentie capable de faire ses devoirs. Elle aurait très bien pu rester dans sa salle commune ou son dortoir, mais Anna savait par expérience que si elle restait là sans rien faire, ses pensées se tourneraient inévitablement vers tout ce qui la tracassait ces temps-ci, et c'était bien la dernière chose qu'elle voulait.

En effet, même si les mauvaises nouvelles annoncées par son père avaient pas mal accaparé ses pensées ces derniers jours, la jeune fille avait décidé cette fois d'oublier une bonne fois pour toutes toute cette histoire. Elle ne voulait plus avoir à se remémorer ce que lui avait dit son père. Elle ne voulait plus ruminer seule sa colère et sa tristesse, elle voulait avancer.

Certes, son avenir - au sein même de sa "famille" - était toujours aussi incertain, mais cela n'était rien. Personne ne pouvait-être certain de son avenir, de toute façon, et même si la jeune fille de Serdaigle avait une peur bleue de ce qui pourrait lui arriver, plus rien aujourd'hui ne pouvait la rassurer.

Sa vie allait sûrement changer, son père l'abandonnerait peut-être, mais que pourrait-elle faire pour changer cela ? Rien, rien du tout. Non, Anna ne pourrait rien faire pour empêcher son père d'agir comme il le souhaîtait. Elle se retrouvait à nouveau impuissante, à croire que cela allait devenir une habitude pour elle... Mais dans le pire des cas, dans celui où, son père l'abandonnerait à nouveau, que lui arriverait-il ? Elle retournerait en foyer, comme avant. Elle retournerait aux côtés des personnes qu'elle avait détesté durant toute son enfance. Elle se retrouverait au milieu de moldus dont les parents sont décédés, en attendant qu'une famille généreuse décide finalement de l'adopter, elle aussi.

L'adoption... N'était-ce pas tout ce qu'elle avait toujours voulu avoir, lorsqu'elle était plus jeune ? Bien sûr ! Une famille, de l'amour... C'était tout ce qui lui avait manqué, et tout ce qui lui manquait toujours.

Mais il fallait être réaliste : l'amour ne durait pas. Non, l'amour ne durait pas, elle ne le savait que trop bien. Toutes ces personnes auxquelles elle s'était attachée pendant son enfance, pendant même sa scolarité à Poudlard, elle les avait perdues. Tout avait commencé par sa mère, puis son père... Les seuls amours qu'elle avait connu à Poudlard, elle les avait perdus aussi. Le dernier en date était Ethan, qui l'avait quittée simplement parce qu'elle avait été incapable de lui dire qu'elle l'aimait... Qu'elle l'aimait comme elle n'avait jamais aimé personne avant, qu'elle l'aimait comme une folle, et qu'elle ne pouvait plus se passer de lui. Mais Anna n'avait rien dit, non. Elle avait eu peur...

Peur de quoi ? De la suite de leur relation, tout simplement. Ca avait été lorsqu'elle s'était encore plus attachée à lui qu'il avait fini par le quitter... Elle avait eu peur qu'après lui avoir dit qu'elle l'aimait, elle doive le perdre, ou qu'il doive l'abandonner, et au final, Ethan était quand même parti, sans qu'elle n'ait rien à dire. Elle essayait parfois, pour ne pas avoir de regrets, pour cesser de culpabiliser, de se dire aucun des deux n'avait été prêt pour une relation sérieuse. Mais la réalité était toute autre. Peut-être que, tout simplement, elle avait trop aimé Ethan...

Mais aujourd'hui, tout semblait différent... Peut-être pas vis à vis de Poudlard, mais vis à vis de son père, tout du moins... Oh bien sûr, elle le détestait toujours autant... La seule différence était que désormais, elle le reconnaissait : elle avait peur que tout recommence, elle avait peur qu'il la laisse. Cela pouvait sembler stupide, lorsque l'on savait qu'à son arrivée chez son père, A,,a n'avait voulu qu'une seule chose : repartir. Elle le détestait, et pourtant, elle ne voulait pas le quitter. Elle ne voulait pas quitter la maison familiale, ni son père moldu. Parce qu'il était simplement tout ce qui la rattachait encore au passé.

Ca lui faisait mal de le reconnaitre, mais malgré tout, malgré sa haine envers lui, et malgré la souffrance qu'il lui avait fait subir, elle savait qu'il était tout ce qui la rattachait encore à sa mère.

Pourtant, il ne faisait rien pour l'aider à se souvenir de sa mère. Son père avait jeté toutes les affaires d'Amy, et tout ce qu'Anna avait trouvé la rattachant encore à sa mère avait été une malle contenant quelques vêtements, une photo encadrée d'elle et sa fille prise lors d'un pique nique fait par la famille un dimanche après midi, mais également un journal intime qu'elle avait récupéré et qu'elle avait lu.

Ce soir, Anna avait besoin de s'éloigner de tous ces drames, d'oublier le passé, l'espace de quelques minutes. Et la seule solution pour ça était de prendre l'air. C'était ainsi qu'elle s'était retrouvée assise contre un arbre, avec son matériel à dessin sur les genous. La Serdaigle n'avait pas réussi à se sortir de la tête tout ce qui la tracassait ces derniers jours, et c'était ainsi qu'elle avait décidé de continuer le portrait qu'elle avait commencé d'Ethan quelques mois plus tôt.

Elle l'avait presque terminé, si ce n'était les détails qui manquaient. Le dessin était plutôt réaliste, Anna pouvait le reconnaître. Elle avait représenté Ethan avec son habituel sourire aux lèvres, et les yeux toujours aussi pétillants qu'elle les avait connu. Elle avait presque l'impression de le voir face à elle... Désormais, la Serdaigle était complètement absorbée par son dessin et par les souvenirs qu'il réveillait qu'elle n'avait pas tout de suite remarqué la présence de Joyce lorsque celle-ci s'approcha d'elle.

Sa meilleure amie pris place à ses côtés, et Anna releva les yeux vers elle. Celle-ci lui demanda, tout en regardant son dessin, si elle était bien encore en train d'y repenser.

En train d'y penser ? Oui, comme tous les jours. C'était bien ça le problème. Tout s'était bien passé, pourtant, au début. Elle ne pensait pas à lui, faisait tout pour l'oublier, même si c'était difficile. Mais ces derniers jours, les choses avaient changé et ses pensées se tournaient sans arrêt vers Ethan et les souvenirs des bons moments passés ensemble.

C'était dur, et bon à la fois. Dur parce qu'elle n'y avait plus droit, et bon parce que ces souvenirs lui redonnaient aussi l'espoir de trouver un jour quelqu'un d'autre comme lui, lorsqu'elle l'aurait oublié, quelqu'un qui saurait, comme Ethan, réveiller en elle des sentiments, des besoins, des envies, qu'elle n'aurait jamais soupçonné posséder.

Poussant un soupir, Anna répondit à sa meilleure amie :

- Oui... Et je ne sais pas pourquoi. Je ne comprends pas. Je l'avais oublié et il a fallu que je le revois...

Anna ne continua pas sa phrase. Elle en avait dit assez comme ça. Elle était énervée. Après Ethan, pour son attitude désinvolte et ses sourires qui la faisaient craquer malgré elle, mais elle était également énervée après elle même. Après sa stupidité et son attachement pour lui, alors que tout était fini entre eux, et qu'il ne se passerait plus rien.

Griffonant ici et là sur son dessin, A,,a termina une bonne fois pour toutes celui-ci. Elle l'observa un instant avec un oeil minutieux. Sans prétention, elle trouva que celui-ci ressemblait vraiment à Ethan. Un peu trop même. Elle s'était attachée à représenter les moindres détails de son visage, et maintenant, elle le regrettait presque. Faisant la moue, la jeune fille retira la photo de sa mère et d'elle de son dessin, et tendit ce dernier à son amie, avant de lui dire :

- Tiens, je te le donne.

Si Joyce n'en voulait pas, Anna le déchirerait. Une chose était certaine, elle ne tenait pas à le garder. Elle pensait suffisamment au Gryffon sans avoir besoin d'avoir son visage sous le nez à longueur de journée. Et puis, Joyce et lui étaient meilleurs amis. C'était d'ailleurs grâce à elle qu'elle avait connu celui à qui elle ne pensait que bien trop ces derniers temps. Par conséquent, Joyce serait sûrement contente de posséder un portrait de lui, du moins, elle le supposait.

Tout en regardant sa meilleure amie, Anna fronça les sourcils. Celle-ci n'avait pas l'air dans son état normal... Elle semblait presque de mauvaise humeur... Que lui arrivait-il ? Anna n'attendit pas plus longtemps pour le savoir, et déclara :

- Tu n'as pas vraiment l'air dans ton assiette... Raconte moi tout, qu'est-ce qui ne va pas ?

Elle adressa un léger sourire à sa meilleure amie, en espérant que celle-ci se confierait à elle. Anna tenait à aider sa meilleure amie, ou du moins, comprendre ce qui n'allait pas et tenter, peut-être de faire quelque chose pour elle...

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