[FE] Toutes les lettres ne sont pas bonnes à envoyer... [ADAM]

« You can’t do everything you want… »
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Les journées s’écoulaient, et se faisaient toutes de plus en plus longues pour Anna. La jeune fille n’avait pas grand-chose à faire de ses journées, même si elle avait pourtant assez de devoirs pour s’occuper pendant des semaines… Cependant, le travail ne disait rien à la Serdaigle ces temps-ci…

Depuis plusieurs jours, plusieurs semaines, même, elle avait la tête ailleurs… La tête dans les nuages, comme certains savaient si bien le dire. Partagée entre ses problèmes personnels et son bonheur d’avoir retrouvé Ethan, la jeune fille passait par tous les états émotionnels possibles.

Mais ce qui la tracassait ce jour là, ça n’était non pas ses problèmes avec son père, ni même sa toute nouvelle relation avec Ethan. A vrai dire, cette dernière n’avait que du positif jusqu’à présent. Leur relation redonnait le sourire à Anna, un sourire qu’elle semblait pourtant avoir perdu depuis des années et qu’Ethan avait eu le pouvoir de lui rendre par de simples gestes amoureux, de simples paroles, qui réveillaient le meilleur de ce que la jeune fille avait en elle. Lorsqu’il était là, elle était différente. Elle était meilleure.

Certaines personnes avaient sans doute remarqué ce changement chez Anna, notamment les inconnus, ceux auxquels elle ne parlait pas, ceux qui n’étaient habitués qu’aux regards sombres de la Serdaigle en permanence, et qui n’y avaient plus droit lorsqu’ils la croisaient désormais dans les couloirs.

Anna avait perdu de son agressivité, et ça n’était peut-être pas plus mal. Elle retrouvait même le goût de la vie, même si celle-ci n’était pas facile. Elle retrouvait le sourire au fil des jours qui s’écoulaient, et ceux qui la croiseraient pourraient peut-être même en profiter. Certains pourraient peut-être en effet, apprendre à la connaître enfin, loin de ses images de jeune fille froide et asociable.

Ce jour là, Anna s’était dirigée à la volière pour envoyer une lettre à son « père ». Une lettre, si l’on pouvait dire… Sur le parchemin qu’elle avait rédigé, il n’y avait qu’une simple phrase, qu’elle n’aurait jamais pensé écrire un jour et pourtant… Elle avait une chose à lui demander… et même s’il l’avait mise à la porte et qu’elle s’était juré de ne plus jamais avoir à faire à lui, Anna n’avait pas le choix… Elle se devait de lui écrire cette lettre pour lui demander si elle pouvait passer chez lui et sa femme, pour lui parler… S’il ne voulait plus qu’elle mette les pieds chez lui, tant pis, ils se verraient alors ailleurs, mais elle devait le voir. Pas parce qu’elle s’attendait à ce qu’ils s’expliquent, mais parce qu’elle avait quelques questions à lui poser, des questions concernant sa mère, et auxquelles seule son père pouvait répondre.

Anna avait rédigé cette lettre la veille, et c’était avec la plus grande des hésitations maintenant qu’elle songeait à l’envoyer.

Finalement, la jeune fille avait décidé de ne plus se rendre à la volière, et elle s’était rendue dans le parc. Il faisait froid dehors, et Anna n’avait pas songé à prendre sa cape ou son écharpe pour sortir. Elle n’était vêtue que d’un jean troué aux genoux, et d’un T-shirt blanc à manches longues qui contrastait avec le T-shirt qu’elle avait enfilé par-dessus, blanc, et à l’effigie de l’un de ses groupes de rock moldus préférés. Le froid la glaçait son place, et pourtant, la jeune fille restait dehors. Elle ne pouvait pas rentrer immédiatement.

Elle n’avait pas arrêté de travailler pour rien, elle avait arrêté son devoir de Potions pour une bonne raison : pour envoyer cette lettre qu’elle tenait entre ses mains. Il fallait maintenant qu’elle trouve la force de l’envoyer, mais ça n’était pas facile…

La jeune fille passa plus de dix minutes assise dans l’herbe du parc, avant de se décider finalement de se relever pour envoyer sa lettre. Rien que penser à son père la rendait tremblante. Peut-être que le froid était responsable aussi des tremblements qui la secouaient et qui la firent lâcher sa lettre des mains…

- Merde !

Anna se baissa pour ramasser sa lettre, mais avant même qu’elle ne l’ait ressaisit, celle-ci s’envola, balayée par le vent. Poussant un soupir de lassitude, Anna commença à avancer en direction de sa lettre. Elle se baissa pour la ramasser mais heurta au passage un jeune homme qui allait la ramasser également. Sa tête heurta le torse du jeune homme, plutôt violemment parce qu’elle s’était précipitée vers sa lettre qui semblait la fuir désormais. Etait-ce un signe ? Etait-ce le signe qu’il ne fallait pas envoyer cette fichue lettre ? Signe ou pas, Anna trébucha sous le coup. Elle se releva, tant bien que mal, et redressa la tête en direction du jeune homme qu’elle avait heurté. Il s’agissait d’Adam, un Poufsouffle de sa classe.

Anna ne le connaissait que de vue, et ne lui avait jamais vraiment parlé… Non pas qu’il ne lui semblait pas sympathique, mais elle n’en avait jamais eu l’occasion… Anna lui lança un léger regard embarrassé, avant de marmonner un léger :

- Désolée…

Elle espérait ne pas lui avoir fait trop mal. De son côté, elle avait un peu mal à la tête, mais elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même… Si elle n’avait pas été aussi brusque, peut-être n’aurait-elle pas eu mal comme ça… Quoi qu’il en soit, elle adressa un nouveau regard à Adam, avant de lui demander, sans même se soucier de son courrier et de ce qu’il était devenu :

- Je ne t’ai pas fait trop mal ?