[FE - Theo ] When Dawn Comes...

La paupière papillona avant de se soulever, sous l'assaut des premiers rayons du soleil... Le front douloureux, la main blanche vint se poser sur l'arcade droite, et se releva dans l'air, pour que l'oeil puisse voir la tache rouge qui la décorait. Elle saignait ? Les sourcils se froncèrent d'incompréhension... Prenant appui sur ses fragiles poignets, elle releva le buste. Avant de retenir, ou plutôt d'étouffer un cri. Elle était nue. Pourquoi était elle nue dans ce qui semblait être le parc d'Hogwarts ? Ses yeux s'emplirent soudain de larmes, venant se mêler au sang qui ruisselait le long de sa joue. Les souvenirs revenaient petit à petit à sa mémoire. La nuit, l'homme... Ses mains, ses lèvres, sa peau... Son acte. Se relevant avant précaution, elle enfila sa robe, une épaule tombant sur son bras, lui donnant un air débraillé au possible, les cheveux en bataille... Elle ne devait pas rester là. Il la retrouverait. Ou bien des élèves viendraient en promenade et tomberaient sur elle. Elle devait bouger, mais où ?

- Theo...

Son souffle s'était évanoui en même temps que le prénom qu'elle avait prononcé. Elle saisit ses bottines dans une main, et tatonna le sol de l'autre pour retrouver sa baguette, qu'IL avait envoyé valsé la nuit dernière. Elle n'avait jamais été tout ce qu'il lui avait dit. Non, jamais. Elle se sentait sale, et triste, et honteuse. Il l'avait blessée, autant physiquement que mentalement. Il lui avait fait plus de mal que personne ne lui en avait jamais fait. Alors instinctivement, elle se mit à courir. Droit vers le Saule Cogneur.

Ce n'était pas un acte suicidaire, elle savait exactement quoi faire, Theo le lui avait montré une fois qu'il s'était aventuré à Hogwarts pour venir la voir. Dans sa course, elle se pencha pour ramasser un assez long baton, mais perdit l'équilibre, et tomba dans un cri de douleur. Désormais, son coude saignait également, et elle avait déchiré sa robe au niveau du flanc, laissant apparaitre la peau blanche de son flanc gauche. Elle se releva fébrilement, en vitesse, et approcha suffisamment près de l'arbre, pour appuyer sur le fameux noeud du Saule et s'engouffrer dans le tunnel, pour réparaitre dans la Cabane Hurlante. Là, elle se planta au milieu de la pièce ou elle venait d'atterir, laissa tomber ses bottines au sol, et se mit à hurler.

- THEOOOO ! AU SECOUUUURS....

Elle tomba à genoux...

- AIDE MOI ! Aide.... Moi....

Et elle s'évanouit...

Un coq chanta quelque part.

Nott avait veillé la veille, lui et son paquet de cigarette, ainsi qu'une bouteille de liqueur. Bien qu'il n'était pas alcoolique, il buvait souvent, plutôt par manie que par besoin vital. Évidemment, il était devenu soûl, au bout du huitième verre. Lorsqu'il sentit qu'il était sur, le point de tomber dans les pommes, il s'était trainé jusqu'à son lit, avait retiré sa cape, les mains tremblantes et s'était endormi, torse nu.

Le lendemain, le Mangemort se releva avec un sacré mal de tête. Il était à peine cinq heures, mais les rayons du soleils l'avaient empêché de continuer de roupiller tranquillement. Il ouvrit le garde-manger saisit du bacon, des œufs et du jus de citrouille. Les provisions allaient bientôt finir et, il comptait sur Elly pour lui en ramener de Poudlard, comme elle le faisait d'habitude. Lorsqu'il termina son petit-déjeuner, l'homme enfila un col roulé noir et un jean. Il s'apprêtait à sortir de la cabane par la porte lorsqu'il entendit du bruit dans le rez-de chaussé. Pourtant, personne n'était jamais venu le voir, à part sa cousine.
Nott brandit sa baguette et descendit discrètement les escaliers. Lorsqu'il apercu Elly sur le parquet poussiéreux, l'homme lâcha sa baguette. La jeune Serpentard était à genoux, le visage ruisselant de larmes, les pieds nus, sa robe était mal mise, comme si elle avait été enfilée rapidement. . Nott sauta les dernières marches, en manquant de se rompre le cou. Que s'était-il passé? Il prit Miss Sheppard dans ses bras et commença à la bercer doucement.

- AIDE MOI ! Aide.... Moi.... réussit à articuler la jeune fille.

Le Mangemort sentit la jeune fille glisser entre ses bras. Elle avait les yeux clos. Nott la porta, sans ramasser sa baguette, remonta les marches et l'étala sur son lit. Il déshabilla Elly et essaya de lui enfiler un de ses pulls en laine noir et un vieux pantalon en coton, tout en ne cessant de se poser des questions. Qui lui avait fait ça? Pourquoi? Puis, il lui prépara une tasse de thé brulant et posa le bol fumant sur la table de chevet, près du lit. La jeune fille semblait dormir paisiblement, mais le fugitif savait très bien que son sommeil était peuplé d'atrocités. Il se doutait bien de ce qu'on lui avait fait. Du moins, il devinait qu'elle avait été agressé.

- Revigor! dit- il en pointant sa baguette, qu'il avait récupéré.

A nouveau la paupiere battit l'air avec légèreté en s'ouvrant révélant l'iris vert, qui bizarrement semblait éteint. Sa main se serra doucement sur le drap, et elle sentit de la laine lui gratouiller le dos, ce qui la fit sourire à moitié. Où était elle désormais ? Ses yeux s'ouvrirent plus grand, et elle balaya la pièce du regard, avant de tomber sur une silhouette masculine penchée au dessus d'elle, encore floue de son sommeil. Cette vision inconnue lui fit pousser un nouveau hurlement, à glacer le sang, alors qu'elle assena un violent coup de poing dans l'épaule de l'homme et qu'elle se recroquevillait contre le mur.

- LAISSEZ MOIIII !

Elle se calma, le souffle court, assiegée par la peur et l'angoisse que son cauchemard ne recommence. Ses yeux grands ouverts finirent par s'habituer à la luminosité, et elle put enfin découvrir les détails des formes qui l'entouraient, et notamment qu'il ne s'agissait pas de son bourreau, mais de son cousin, Théo. Aussitôt, elle se jeta dans ses bras, inondant son épaule de larmes incontrolées.

- Protèges moi Theo, je t'en supplie, ne...

Elle renifla, très peu gracieux, mais necessaire, alors que le torrent de larmes semblait se calmer. Elle se pressa contre son torse, la tête désormais cachée dans son cou, toute petite dans les habits trop grands de son cousin.

- Ne le laisse pas recommencer...

A ces mots, elle s'éloigna à nouveau, comme si elle ne voyait plus son cousin comme son frère, mais comme un simple homme qui pourrait lui faire du mal, encore une fois...

Lorsque Nott pointa sa baguette sur Elly, l'effet fut instantané. La jeune fille se réveilla, un peu perdue. Nott tendit la main pour attraper le bol de thé chaud, mais elle lui asséna un violent coup de poing dans l'épaule. Le Mangemort étouffa un cri de douleur. Il se massa et lança un regard plein de reproche à sa cousine. Celle-ci semblait le reconnaitre. Elle se jeta dans ses bras, et se remit à pleurer. Nott lui caressa tendrement les cheveux, qui étaient à nouveau tous propres, après qu'il lui ai retiré, à l'aide de sa baguette, toute la boue qui s'y était collé.

- Protèges moi Theo, je t'en supplie, ne...

Elle sanglota. Le Mangemort recommença à la bercer doucement, comme on le ferait à un petit enfant. Elle était si fragile, si précieuse. Elle frissonnait, l'homme le sentait. Il la regarda dans les yeux. Dans son regard gris et dur, on lisait de la tristesse, de la rage et de la pitié. Elly semblait se calmer. Elle reprit son souffle et continua:

- Ne le laisse pas recommencer...

Elle se détacha des bras de Nott, le laissant complètement démuni face au malheur. Il ne s'y attendait pas. Elle l'avait eu, cette fois. Il prit le bol entre ses mains, sans se soucier de la chaleur de la porcelaine, et le donna à la jeune fille. Il tapota le coussin de sa cousine, et le plaça verticalement, collé au mur. Nott se prit la tête dans les bras. Que dire? Que faire? Comment réagir face à ça. Un homme lui avait fait du mal. Il ne fallait pas être très intelligent pour deviner de quel mal il s'agissait. Nott sentit une vague d'indignation monter en lui. Il voulait la venger! Il voulait faire souffrir le coupable, bien plus qu'il n'avait fait souffrir Elly.

- Écoute... Repose- toi autant que tu le veux. Il vaut mieux que je dorme sur le canapé, en bas. Tu pourra rester dans ce lit. Ne t'inquiète pas, Elly. Je suis là. Je ne te laisserai pas tomber. Je te protègerai...

Il fit un sourire triste à sa cousine et lui tendit la théière. Il prit le bol, versa le reste de thé et le donna à Elly. Puis, Nott soupira. Il se leva et s'assit sur une chaise, près du lit. Quoi qu'il arrive, il serait là.

" Écoute... Repose- toi autant que tu le veux. Il vaut mieux que je dorme sur le canapé, en bas. Tu pourra rester dans ce lit. Ne t'inquiète pas, Elly. Je suis là. Je ne te laisserai pas tomber. Je te protègerai... "

C'est dans le malheur que l'on rencontre les personnes qui comptent vraiment pour son coeur. Et le simple fait qu'elle soit venue le voir lui signifiait beaucoup. Au fil des ans il avait pris la place de son père, de son frère, de l'homme de sa vie. Et ce matin, c'était chez lui qu'elle se réfugiait, mettant même en péril sa cavale, juste parce qu'elle avait été agressée... Elle posa un regard tout doux sur Theo, qui lui rendit un sourire triste. Avec douceur, elle posa sa main sur sa joue, et la caressa du pouce... Elle saisit le bol, avec délicatesse, et y trempa les lèvres, par politesse. Elle n'avait ni soif, ni faim, et ne but que quelques gorgées, juste assez pour éviter de se faire gronder par son cousin.

Elle écarta le drap doucement, et s'assit sur le bord du lit en froncant légèrement les sourcils. Puis elle se leva, légèrement chancelante, avant de venir s'asseoir sur les genoux de Theo, enlacant délicatement son cou, ses mains pendant dans son dos. Elle posa sa tête sur son épaule, le visage tourné vers son cou, juste pour y expirer calmement.

- Je ne veux pas te savoir éloigné de moi... Gardes moi dans tes bras...

Elle releva la tête et regarda Nott, une petite bouille maligne et enfantine sur le visage. Tendant un bras en arriere, elle attrapa le bord du drap, et le tira pour le déborder. De là, elle le rabattit sur eux, les enfermant ainsi dans l'enceinte protectrice du tissu. Elle posa sa main sur son torse, à la fois posée, et glissée, le regard plongé dans le sien, avant de murmurer.

- Comme quand nous étions petits...

- Je ne veux pas te savoir éloigné de moi... Gardes moi dans tes bras...

- Comme quand nous étions petits...

- On s'amusait bien, avant. Même si je trouve maintenant, avec du recul, que ces jeux étaient vraiment débiles. ajouta-t-il, avant d'éclater de rire.

Pourquoi Theo se mettait-il à rire ? Trouvait-il que la situation était si amusante que ça ? Elle venait de subir un énorme traumatisme, et il riait ? Une sorte de therapie par le rire ? Soit, elle se mit à rire aussi, tout doucement, sans faire trop de bruit, comme si personne ne devait les entendre. La baguette de son cousin frola sa peau, et elle ne l'entendit même pas que déjà la tente semblait s'agrandir. Elle adorait ses tours de magie, ceux qui la faisaient rêver lorsqu'elle était petite. Une fois, ils avaient capturé une grenouille, et Theo l'avait tellement faite grandir qu'il avait assis Elly à califourchon sur le dos de la bete qui faisait desormais la taille d'un poney...

La mère d'Elly l'avait découverte sur le dos d'une grenouille géante, et cela aurait pu être pretexte à sanction. Mais la malice et la complicité des deux enfants les avaient habilement fait contourner la punition. La brunette sourit à ce souvenir.

"On s'amusait bien, avant. Même si je trouve maintenant, avec du recul, que ces jeux étaient vraiment débiles. ajouta-t-il, avant d'éclater de rire."

Débiles. Le mot qui poignarda Elly. Leurs jeux n'étaient pas débiles. C'étaient des jeux d'enfants. Des jeux innocents. Aujourd'hui, les jeux de l'un et de l'autre étaient bien moins innocents et menaient à des tueries ou à des viols. Où était la logique ? Et maintenant, il trouvait ça drole !

Elle se blottit un peu plus contre lui, et joua du bout du nez contre le sien, avec un sourire malicieux.

- Tu trouves qu'ils étaient stupides ? J'aimais bien jouer avec toi, moi.

Elle esquissa une grimace.

- Ton pull me gratte.

- Tu trouves qu'ils étaient stupides ? J'aimais bien jouer avec toi, moi.

Nott rougit, après s'être aperçu de son manque de tact. C'est vrai qu'à l'époque, ils trouvaient ces jeux très amusants, ils les adoraient. Et combien de fois, l'homme avait prié pour retourner à cette époque, faire que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve. Nott s'allongea sur le lit, les yeux rivés sur le plafond de leur tente, les bras écartés. Il prit sa baguette et se mit à la tournoyer, sans faire de geste précis, tout en réfléchissant.

- Moi aussi. C'est vrai que c'était vraiment génial, quand on jouait!

Il se redressa soudainement et s'étira les bras. Puis, l'homme vint s'assoir près de sa cousine et lui passa un bras autour du cou. Il lui déposa un léger baiser sur la tempe et la blottit contre lui. Il sentait sa respiration saccadée. Nott lui prit la main et la lui caressa du pouce.
Ils restèrent quelques minutes dans cette position, sans parler. Puis, Elly leva la tête, le regarda dans les yeux et dit, une expression boudeuse affichée sur le visage:

- Ton pull me gratte.

Nott fronça les sourcils. D'un geste de la baguette, il fit venir un tee-shirt blanc. Le vêtement se posa devant la tente. Nott glissa une main au dehors et le saisit. Il le ramena devant Elly et dit:

- Tu préfères celui là? Il est un peu frois, mais j'ai un gilet, au cas où.

(HJ: très court, pas d'inspi :/ )

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