Alliance VS Serpents ... ( un matin pas comme les autres xD )

Philip se demandait encore comment il avait pu en arriver là. Tout en s’enduisant les cheveux de gel (ses mains exécutaient une sorte de ballet compliqué pour donner à sa coiffure la forme hérissée qu’il désirait), il réfléchissait pour la énième fois à la chaîne de causalité qui l’avait amené là où il en était.
Evénement numéro un : il avait rencontré Lily Potter quatre ans auparavant.
Evénement numéro deux : il faisait partie d’un groupe, autrement dit un ensemble composé de plusieurs personnes qui partagent un intérêt commun et qui avait une connotation sociale inhérente – le mot « sociale » sonnait définitivement bizarre dans l’esprit de Philip –, et qui portait le nom d’Alliance (voilà un encore terme aussi amical qu’inhabituel).
La question étant : comment passer de l'événement numéro un à l'événement numéro deux.

Il ne savait plus très bien comment il était entré dans cette Alliance. Quand il y repensait, il avait l’impression qu’il ne s’agissait que d’un vague fantasme tapi dans un coin de son cerveau, un rêve qu’il valait mieux oublier. Et encore maintenant, il s’interrogeait sur la façon dont il était parvenu à le réaliser. Il se souvenait vaguement d’avoir eu le cran de dire à quelqu’un (le chef du groupe, peut-être ?) qu’il aimerait faire partie de l’Alliance, et très étrangement, il avait été accepté – ils avaient probablement été trop contents de grossir leurs rangs. Il n’avait même pas eu à expliquer l'unique raison qui le poussait à les rejoindre, à savoir se retrouver avec Lily Potter (un plan pas plus minable qu’un autre pour espérer multiplier les occasions de la croiser).

Philip ignorait ce que représentait vraiment l’Alliance. Il avait bien eu vent de quelques rumeurs sur les motivations de sa création, une histoire de contrer un autre groupe d’élèves appelé les Serpents et qui jouait les trouble-fêtes. Bien que sa vie sociale était grandement réduite par le temps considérable qu’il passait à la bibliothèque (ainsi que par son caractère et par son ahurissante capacité à s’attirer les ennuis), lui-même ne pouvait ne pas s’être rendu compte que l’ambiance à Poudlard avait changé. A commencer par l’attaque du Poudlard Express, et à finir par toutes ces sortes de mini-attentats qui s’étaient produits ces derniers temps. Mais il n’avait pas songé que les choses puissent prendre tant d’ampleur au point de donner naissance à deux blocs au sein du château, ni qu'il ferait partie de l'un de ces blocs.

Après avoir arrangé un ultime épi dans ses cheveux, il se dirigea vers la Grande Salle pour prendre son petit-déjeûner. Sur le chemin, quelqu’un le traita de tête d’ananas (voilà une insulte bien gentillette comparée aux quolibets coutumiers), et il faillit rentrer dans le plastron luisant d’une armure qui s’était animée pour se placer contre le mur opposé à celui où elle se trouvait. S’estimant heureux de n’avoir pas plus de malchance, Philip emprunta un dernier escalier, mais lorsqu’il eut atteint l’avant-dernière marche, celle-ci s’inclina vers l'avant et il trébucha lamentablement. Quand il se releva, un élève de Pouffsouffle qui devait se trouver plus haut dans les escaliers (désormais transformés en toboggan) lui rentra dedans et il tomba de nouveau. Grommelant (finalement, la poisse paraissait revenir à grands pas pour saluer ce début de journée), il se remit debout et maudit silencieusement l’imbécile qui s’amusait sans doute à lancer des glisseo en haut des marches.

Ce fut donc passablement morose que Philip rejoignit la table des Serdaigle, où il reconnut quelques élèves de la fameuse Alliance, à qui il adressa un sourire aussi bref que timide. Il ne s’aperçut pas qu’à la table des Serpentard, quelques paires d’yeux flamboyaient avec un air conspirateur.

Philip se mordit les lèvres avec tant de force qu’il se demanda s’il n’allait pas finir par se les couper. Tais-toi, Philip, surtout, tais-toi, ne cessait-il de se répéter. Ce ne sont pas tes oignons, ne te mets pas à dos une bande de Serpentard.

Faisant comme s’il ne se passait strictement rien, il versa des céréales et du lait dans son bol, trempa sa cuillère et se mit à mélanger le tout avec une fausse décontraction. Derrière lui, les cris de la Poufsouffle – une blonde survoltée – avaient retenti comme des crissements de pneus, et il parut étonnant que les verres de la Grande Salle n’aient pas volé en éclats. La Serpentard à qui elle s’en était prise – une rouquine aux airs hautains – avait aussitôt répondu, sauf que ses paroles avaient la décence d’être aussi calmes que froides.

Sans en croire ses oreilles, Philip entendit la Serpentard rousse exiger le vouvoiement, puis dire tout haut que les Poufsouffle avaient le QI d’une vache morte, et après une volée d’insultes, termina en jetant qu’elle était innocente. Philip aurait bien voulu manger sa cuillère si cette dernière affirmation était seulement vraie. Mais il se contenta d’avaler ses céréales, et risqua un coup d’œil vers les lieux de la dispute.

Les ennuis ne venant jamais seuls, voilà qu’un Gryffondor s’enquit de ce qui se passait, et un Serpentard aux cheveux longs vint à la rescousse de la rouquine, prétendant d’une voix mielleuse qu’il y avait méprise et que les accusations étaient infondées. Le tout formulé avec autant, sinon plus, de condescendance que sa camarade rousse.

Philip se rendit compte que sa main tremblait légèrement. Il fronça les sourcils. Que lui arrivait-il ? Les Serpentard étaient bien trop loin, il n’avait rien dit, rien fait, il n’avait donc pas à avoir peur. Personne ne savait qu’il se trouvait ici, comme d’habitude, il avait dû passer inaperçu.

L'image du petit Poufsouffle terrorisé qui lui était rentré dedans dans les escaliers après que ceux-ci furent changés en toboggan lui revint en tête.
Laisse tomber, Philip, il y survivra. Après tout, toi, tu n’es pas mort des humiliations qu’on t’a faites subir. Continue de manger tes céréales et fais comme si rien ne se passait, lui murmura une voix pleine de sagesse dans sa tête. Oui, c’est ça, il allait continuer de prendre tranquillement son petit-déjeuner, ne se mêlerait pas de ce qui ne le regardait en rien, tout irait pour le mieux, il retournerait finir sa toilette puis se rendrait à la bibliothèque pour plonger dans les livres et oublier les autres, comme il avait l’habitude de faire.

- Vous feriez mieux d'éviter de parler ainsi à des personnes de sang noble, tel que nous..., poursuivait le Serpentard aux cheveux longs (mais pourquoi, pourquoi Philip l’entendait-il aussi bien ? Il mâcha avec plus de force ses céréales, espérant que leurs craquements le rendraient sourd) Vous finiriez par vous retrouver en bien mauvaise posture, mademoiselle la sang de bourbe.

La main de Philip trembla encore, et le petit Poufsouffle apeuré se matérialisa dans son esprit une nouvelle fois. Fais comme si rien ne se passait, répéta la voix dans sa tête, mais tout d’un coup, elle ne lui parut plus très sage. Seulement empreinte de lâcheté.
Fermant férocement les yeux, se mordant les lèvres encore plus fort, il retint son souffle un instant. Puis les mots sortirent tout seuls de sa bouche avant qu’ils n’aient pu les retenir. Il espéra de tout son être les avoir chuchotés, pour que personne ne les entende, mais à sa grande stupéfaction, ils étaient clairs et retentirent distinctement dans la Grande Salle :
- Il suffit de vérifier avec un Prior Incanto pour mettre tout le monde d’accord.

Les oreilles en feu, Philip attrapa son bol et fit mine de boire son lait, en priant pour que les Serpentard n’aient pas le temps de s’apercevoir que c’était lui qui avait parlé.

[ ouai ... je comprend pas , si ça bouge pas on continu ... dis moi dés que tu lis ce message que j'efface ]