[ FE - Hades ] A l'heure des poules.

Quoi ? Cinq heures du mat’ ? Qu’est ce que ça changeait ? De toute façon, à tourner dans son lit, elle allait réveiller les autres filles du dortoir, et elle se ferait pourrir, ce que n’était absolument pas son intention. Il était hors de question de s’embrouiller avec les rares personnes qu’elle appréciait - à peu près -. Allongée sur le dos, elle regardait le plafond, puis la fenetre, puis le plafond, puis la fenetre… Et ainsi continuait son incessant manège. Finalement à bout de nerf, ressentant le besoin intense de bouger, de prendre l’air.

Faisant attention de ne pas reveiller ses Roomies, elle s’extirpe des draps dévoilants ses longues jambes claires, pour attraper un jean et un débardeur. Par-dessus, elle enfile tout de même sa robe de sorcière, mais décide quand même d’y attacher sa cape pour descendre encapuchonnée, histoire de ne pas se faire voir. Il faut avouer aussi que sortir du dortoir à cinq heures du mat’, c’est pas ce qu’il y a de plus recommandé pour coller au règlement de l’école !

La voilà qui flotte dans les couloirs donc. Enfin flotte. Elle marche, hein, c’est pas un fantôme, mais elle est aérienne et gracieuse, et malgré l’heure plus que matinale, c’est comme si elle avait un gps integré, ou qu’elle se repère aux vibrations du sol là où elle marche.

Glissant vers le parc, elle fini par se retrouver à l’exterieur, et s’y arrête pendant une minute, le temps de remplir ses poumons de l’air pur. Remontant à nouveau capuche qui était tombée sur ses épaules, elle camoufle ainsi toute la partie superieure de son visage, ne laissant apparaitre que la pointe de son nez, et les quelques boucles blondes tombant sur son cou.

Arrivée au lac, elle s’y arrête. Oui, c’est là qu’elle s’y assoit, face à l’eau, en tailleur, camouflée par sa capuche qui court toujours sur son crâne. Le silence est Roi là où la Terre semble s’incliner devant la puissance des eaux. A quelques metres d’elle, elle entend un bruit de rampant. Un serpent sans doute qui s’est enfui en la sentant s’asseoir si près de sa position. Un signe pour la Serpentard qui décide de s’y installer vraiment.

De là, elle réfléchit à ce qu’elle va bien pouvoir faire de sa journée. D’abord, il va bien falloir qu’elle se décide à se confronter à nouveau à la foule d’élèves à la fois immatures et particulierement insupportable, en particulier chez les Griffys ! Encore que les Serdys n’étaient pas vraiment plus hauts dans son estime.

Contemplant l’immensité du lac, elle commencait à se plaire à l’idée d’y mener une barque.

- Oui mais en bois alors, une vrai, pas une petite ridicule en plastique.

« Va délirer ailleurs ma pauvre… »

« Va délirer ailleurs ma pauvre… »

Pardon ? Une voix lui parvint derrière elle, bien qu’elle ne la capta pas desuite. Après tout, à cette heure-ci, qui pouvait elle s’attendre à croiser ? Pour lui parler comme ça, ce n’était pas un professeur, déjà. Un élève sans doute. Et pour avoir une voix aussi grave, qui la fasse autant frissoner, il ne pouvait s’agir que d’un jeune homme. Elle ne décida pas tout de suite de le egarder. Premièrement, parce qu’il l’avait fortement vexée. Qui était-il pour décider si elle délirait ou s’il avait le droit de l’appeler ma pauvre ? Il ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam, et voilà qu’il prenait des aises avec elle et son langage à propos de la blondinette.

Prenant un appui léger sur ses mains à plat sur le sol frais, elle se pencha d’abord vers l’arrière, ne dévoilant rien de son physique, puisque la capuche était toujours remontée, et que ses mains toujours gantées, n’avaient pas quitté leur emballage de velours. Levant les yeux vers les étoiles, elle se perdit à nouveau dans l’infinité de l’univers. Que serait elle sans la contemplation des étoiles… Elly était étrangement calme la nuit. Encore que cela dépendant de qui l’accompagnait. Mais dans l’absolu, elle était… Changée. Si on lui cherchait des noises, elle répliquait au quart de tour. Bon, dans le cas précis non. Premièrement parce qu’elle avait pas envie de se prendre la tête avec lui à cette heure ci. Deuxiemement parce qu’elle ne le connaissait absolument pas. Et enfin, parce que c’était un garçon, et qu’en matière de relation, elle leur donnait le bénéfice du doute, parce qu’elle connaissait sur le bout des doigts leurs faiblesses…

- Tu sais, ce n’est pas parce qu’une pensée m’échappe que je délire, monsieur l’inconnu.

Elle se décida alors à se relever. Enfin, se relever, pas tout à fait non plus de suite. C’était plus amusant d’abord de poser ses bras sur ses genoux, en regardant le lac avec un… Une absence totale. Puis, elle posa ses mains de chaque coté de ses fesses, en faisant très attention de ne pas s’appuyer sur sa cape. Elle aurait quand même l’air ridicule si elle se relevait et retombait dans la même foulée, tout ça parce qu’elle n’était pas capable de faire attention à l’endroit où elle posait ses mains. Ce problème écarté, elle prit appui à nouveau sur les paumes de ses mains pour se soulever legerement, et d’une impulsion maitrisée, se remit en position debout.

Avec douceur, elle se retourna vers le jeune homme. De la manière dont elle était habillée, il ne pouvait rien voir d’elle autre que le bas de son visage, comprenant son cou charmant, où palpitait une veine légèrement apparente, son menton délicat, et le dessin de ses lèvres nacrées. Elle, en revanche, pouvait observer à loisir son partenaire, et plus précisément le blason qu’il portait à la poitrine, l’insigne vert et argent de sa maison, l’insigne du Serpent. Un sourire en coin naquit sur ses lèvres, et, posant les doigts sur les bords de sa capuche, la rabattit dans son dos, libérant la cascade légère de ses boucles blondes.

- Un Serpentard ? Pourtant il ne me semble pas t’avoir déjà croisé…

Ses yeux balayèrent rapidement le sorcier en face d’elle. Elle ne le trouvait ni très attirant, ni repoussant. Cependant, il avait cette étincelle dans le regard, qui faisait qu’elle trouvait en lui un probable lunatisme. Il avait cette petite flamme dont il fallait ce méfier, selon sa propre experience. Les hommes de ce genre pouvaient être formidables, mais basculer rapidement. Et même si elle était loin de ressentir une quelconque peur, elle préférait se montrer calme. Relevant un regard assez parlant, elle lanca :

- Pourtant je suis certaine que cela aurait été un pur plaisir…

Elle ôta le velours de sa main, et la tendit vers lui.

- Je m’appelle Elizabeth, mais tout le monde m’appelle Elly.

Hadès prenait toujours ses aises. Surtout quand son moral était au plus bas. Il est l’incohérence même, une certaine forme de folie pour tout avouer. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est fait enrôler dans les « serpents ». Le fameux groupe qui mène de nombreuses attaques contre les autres maisons. Ce sont les petits instants de bonheur de Sonlow… Faire tout ce que l’on veut, sans risquer d’être punis. Absolument tout. Sans retenue. Le chaos. Il l’observait sans la voir. Trop occupé avec sa cigarette qui se consumait rapidement entre ses lèvres. Il sentait la chaleur se rapprochait. Se brûlera-t-il ? Ou non ? C’était sa petite occupation du moment.

Elle esquissa un mouvement. Cherchant peut-être une pause un peu plus adéquat. Pour toute réaction il souffla un nouveau nuage de fumée et leva lui aussi la tête pour observer les constellations qui se trouvaient cachés par les branches de l’arbre contre lequel il était confortablement installé. Cela ne le dérangea en rien… Son acte n’était qu’une forme de curiosité à l’égard de la demoiselle. Voir ce qu’elle voit.

Tu sais, ce n’est pas parce qu’une pensée m’échappe que je délire, monsieur l’inconnu.

Il braqua son regard vers claire sur sa silhouette. Non, cette voix ne lui disait rien. Ce n’était qu’une triste inconnue donc… Pour le moment, il n’avait aucune envie de savoir qu’elle était son identité. Il n’avait qu’une seule chose en tête : allait-elle dégager et le laisser seul ? Le fait qu’elle lui ait répondu, le poussait plus vers un « non » catégorique. Ce qui tendait à l’exaspérer plus que la normal. Dégoûté, il jeta son mégot par terre et l’écrasa du bout de sa basket, puis le recouvrit d’un peu de terre toujours à l’aide de sa chaussure. Ceci fait, il s’appuya un peu plus contre l’arbre, et enfonça ses mains dans ses poches. Tant mieux pour elle si elle se justifiait. Quant à lui, il n’en pensait toujours pas plus d’elle.

Elle se releva doucement, sous le regard attentif du jeune garçon qui haussa un de ses fins sourcils. Et bien, changeait-elle d’avis ? Sa langue vint se perdre sur ses lèvres, lorsqu’elle s’avança vers lui. Lorsqu’elle rabattit sa capuche, le serpentard plissa ses yeux pour la détailler plus précisément. Pourquoi se montrait-elle tout à coup ? Était-ce encore une vulgaire fantaisie de sa part ? Ennuyé il détourna le regard.

Un Serpentard ? Pourtant il ne me semble pas t’avoir déjà croisé…

« On ne voit, que ce qu’on désire voir. »

Il avait répondu au tac au tac. Sans scier. Sans la regarder. Après libre à elle d’en penser ce qu’elle voulait. Ses mains quittèrent ses poches pour venir se croiser sur sa poitrine. Il n’était toujours pas décidé d’aller la voir de plus prés. Non, vraiment, ce soir… N’était vraiment pas le bon soir. Il la fixait à nouveau, avec ce regard si vide qu’il se donne souvent. Mais éclairé de ce petit éclat que chacun interprète comme il veut. Un vague sourire perdue au coin de ses lèvres.

Pourtant je suis certaine que cela aurait été un pur plaisir…

Mmh oui… Un véritable bonheur ma belle. Je ne sais vraiment pas à quel jeu tu joues… Mais ça en devient exaspérant. Mais le serpentard n’avait toujours pas bougé d’un poil. Il n’avait, non, il ne voulait pas en savoir plus. Pourquoi s’accrochait-elle alors ? Elle lui tendit une main qu’il regarda sans bouger.

Je m’appelle Elizabeth, mais tout le monde m’appelle Elly.

Les minutes passèrent. Cette main était toujours tendue. Comme une offre, une offre d’amitié. Pourquoi en cette nuit précise, ce geste le répugnait-il tant ? Elle ne lui avait rien fait… En faite, si. Elle s’était incrustée dans son havre de paix. C’était impardonnable. Il se décolla de son arbre et s’approcha lentement d’elle. Ses bras toujours bien croisé sur sa poitrine. Puis au dernier moment, il la contourna tout en l’observant de la tête au pied. Il s’arrêta derrière elle, et se pencha légèrement au niveau de son oreille et murmura doucement :

« Bien Elizabeth, tu n’as pas un petit ami à aller cajoler ce soir ? »

Contre les conventions. Ils n’étaient pas amis, il ne voyait donc pas l’utilité même de ce surnom ridicule : Elly. Son intention était bien visible, il voulait lui faire comprendre qu’ici, elle était loin d’être la bienvenue.

Elle ne se sentait pas stupide, la main tendue en avant, attendant qu’il la serre, même si cela n’arriva pas, et n’arriverait sans doute pas. Alors pourquoi continuait-elle ? Sans doute pour lui montrer qu’elle ne lui était pas hostile. Qu’elle ne s’attendait absolument pas à un geste amical de sa part, mais qu’elle, en revanche, ne lui voulait aucun mal. Et puis après tout, elle était arrivée avant lui non ? Elle ne rabaissa sa main que lorsqu’il se décolla du tronc en croisant ses bras sur sa poitrine. Bien. Il était donc hostile, et le moins du monde receptif à la relative courtoisie dont aurait pu faire preuve la blondinette.

Elle ne s’attendait plus à ce qu’il lui parle, ou même à ce qu’il la regarde tellement elle sentait provenir de lui des effluves de renfermé voir de méchanceté probable. Le regardant faire, elle le perdit du regard lorsqu’il la contourna. En effet, la Serpentard avait sa fierté, et ne suivrait pas le jeune homme des yeux. Non, elle restait le menton droit, le regard fixé sur la précédente position du Serpent. Elle sentait son regard sur elle, et il n’était pas des plus pacifiques ou des plus bienveillants, d’après ce qu’elle sentait peser sur son corps. Soudain, le bruit de ses pas se stoppa, et elle resta interdite en sentant son souffle chaud se poser sur son oreille :

« Bien Elizabeth, tu n’as pas un petit ami à aller cajoler ce soir ? »

Elizabeth ? Ainsi, il refusait toute notion de proximité entre les deux vert et argent. Le ton était donné, et elle comprit assez facilement, elle n’était pas stupide non plus, que le jeune homme ne la portait, et ne la porterait pas dans son cœur, du moins, pas ce soir. Qu’est ce qu’elle avait fait pour mériter ça, elle n’en savait rien. Mais en tout cas elle appréciait assez peu son ton envers elle.

Se tournant assez rapidement vers Hadès, elle se retrouva avec son souffle posé à quelques centimètres de son visage. La proximité n’avait pas été choisie, mais au moins, elle lui permettait de le regarder au fond des yeux. Penchant la tête légèrement sur la gauche, elle eut un léger sourire, avant de murmurer à son tour.

- S’il y en avait un, crois moi que tu ne le saurais pas. Et puis, je pourrais te retourner la question.

Se reculant, toujours droite et fière comme un cobra, elle regarda un instant le visage de son compagnon et croisa comme lui ses bras, avant de le dépasser à nouveau, pour s’avancer vers le lac. Ce n’était pas qu’il commencait à l’enerver, mais elle ne comprenait pas pourquoi il s’acharnait autant sur elle. Après tout, elle ne l’avait pas attaqué, elle était tranquillement assise sur la berge, sans déranger personne, et puis il était arrivé et avait réduit en fumée sa bulle de paix et de calme. Et c’était à elle qu’il s’attaquait, c’était bien la meilleure.

Toujours dos à lui, le regard plongé dans les eaux sombres du lac, elle lanca, d’une voix franche et cette fois assez sèche et hostile :

- Et puis, si tu n’es pas content, je t’invite fortement à te trouver un autre endroit pour embêter quelqu’un d’autre.

S’il y en avait un, crois moi que tu ne le saurais pas. Et puis, je pourrais te retourner la question.

Et puis, si tu n’es pas content, je t’invite fortement à te trouver un autre endroit pour embêter quelqu’un d’autre.

« C’est si dommage… Cet endroit est le seul que j’ai envie de fréquenter ce soir. »

« Bien, puisque je sais que tu es décidé à pourrir cette si belle nuit… Autant occuper mon temps. »

Elle lui tournait le dos, sans gêne et sans crainte, après tout, qu’avait-elle à craindre d’un pauvre garçon qui semblait totalement perdu dans sa vie. Et encore plus ce soir. Elle n’était pas tellement d’humeur à ce laisser marcher sur les pieds, et encore moins par quelqu’un de sa propre maison. La solidarité et le partage étaient des valeurs de Serpentard ? Naaaah, absolument pas.

« C’est si dommage… Cet endroit est le seul que j’ai envie de fréquenter ce soir. »

Il tenait délicatement une boucle de cheveux entre ses doigts. Elle restait interdite devant la douceur dont il pouvait faire preuve malgré la phrase qu’il venait de prononcer. Elle haussa un sourcil. La boucle retomba. Elle sentit alors la pression légere mais présente de la main d’Hadès sur son épaule pour la retourner. Fronçant les sourcils, elle se retrouva face à lui, ses grands yeux bleus-verts braqués dans le regard vert clair de son opposant. Avec une rapidité à laquelle elle ne s’attendait pas, il referma sa seconde main sur la gorge de la jeune fille. Sa respiration s’accéléra légèrement, sous l’effet de la peur, ce qui pouvait être pris également pour de la surprise, et ça l’arrangeait bien. Il serra son emprise, et elle fut étonnée de pouvoir encore respirer. Puisqu’il était lancé, il aurait bien pu l’étouffer jusqu’au bout…

Il n’y avait plus rien qui existait autour d’eux à ce moment là. Le long silence avec même camouflé sa respiration. Il n’existait plus que leurs regards croisés, mélangés, d’intensités différentes, de significations différentes, mais de même volonté, de même absolu, de même force. Et puis, tout doucement, il ouvrit la bouche, pour prononcer quelques mots, qui résonnèrent aux oreilles d’Elly comme une menace sous entendue concernant la fin de la nuit, qui avait pourtant bien commencée.

« Bien, puisque je sais que tu es décidé à pourrir cette si belle nuit… Autant occuper mon temps. »

Elle ouvrit les yeux un peu plus grands. Au fond d’elle, elle comprenait le sens de sa phrase, le caractère malsain de ses mots, la vulgarité de ses intentions. Elle savait que si elle le laissait aller au bout de ses envies nocturnes, elle n’oserait plus le regarder dans un couloir, ou si elle le croisait dans la salle commune des serpents, elle devrait l’éviter au maximum.

Alors à ses yeux, le seul moyen possible de conserver une integrité était de rester droite et digne. De lui tenir tête. De ne pas se laisser écraser comme un vulgaire insecte. La main d’Hadès se leva, et du bout des doigts, il vint caresser la peau de sa joue. Elle frissona, autant de peur que de plaisir. Elle était comme ça, hyper-sensible au niveau de la peau, et la moindre caresse la faisait frissoner, même si dans le cas présent, ce n’était pas très malin.

- Je suis certaine que ta maman n’apprécierait pas que tu embêtes les filles.

Elle avait dit ça en replongeant son regard dans celui de celui qu’elle pouvait désormais appeler son agresseur. Elle se sentit faite. Prise au piège. Un petit lièvre devant le renard, qui ouvrait sa gueule pour la croquer. Cependant, son regard se durçit, et se n’était pas du cinéma. Ses yeux s’assombrirent assez rapidement, toujours plongé dans le sien. Elle leva la main, pour venir la poser sur son avant bras. Son sourire doux devint malsain. Son index vint doucement caresser celui-ci. Oui, elle le provoquait, et oui, elle aimait ça.

- C’est pas qu’une certaine… Brutalité me dérange… Mais le parc n’est pas forcément le bon endroit pour faire ça tu ne trouves pas ?

Elle passa délicatement sa langue sur ses lèvres. Elle savait qu’elle allait l’énerver. Mais c’est ce qui était bon. Alors elle regarda ailleurs, l’air purement pensive.

L’expression qui se peignit sur son visage l’émerveilla. Bien voilà, tu as enfin compris le sens de la chose. S’en est que plus délectable. Son doigt continuait de se balader doucement sur cette peau si fine, si douce, sans aucune impureté. Son visage éclairé d’un très sombre sourire. Il nota la petite accélération des battements du cœur de la jeune fille. Ce qui lui plut d’autant plus. Elle avait peur… Une peur magistralement maîtrisée. Ses traits n’avaient pas changés, ni son regard. Toujours cette expression résigné et dure. Il t’en faut encore plus alors ?

Je suis certaine que ta maman n’apprécierait pas que tu embêtes les filles.

Il plissa un instant ses yeux. Cherchant ou elle voulait en venir. Sa mère ? Que venait faire sa mère dans l’histoire ? C’était le genre de chose qu’il n’appréciait guère. Que l’on fasse certaine référence à ses parents. C’étaient des cons finis… Il n’avait plus rien à avoir avec eux. Absolument plus rien. Il inspira doucement et lui répondit platement :

« Dommage qu’elle ne puisse plus apprécier quoique se soit aujourd’hui… »

Donc autant la faire passer pour morte. Et puis, même lui serait sûrement incapable de la retrouver. Peut-être qu’elle était restée dans cet appartement sordide. En tout cas, il n’ira pas chercher à vérifier. Pour toute réaction il resserra son étreinte. Mais quelque chose clochait. Les battements du cœur de la jeune fille étaient devenus irréguliers. Et pourtant son visage restait toujours aussi calme. Son regard plongeait dans le sien, cherchant à lire ce qu’elle pouvait bien éprouver là… Tout de suite. Il haussa un de ses fins sourcils lorsque son index vint caresser son avant bras, ce qui lui déclencha un léger frisson et beaucoup d’incompréhension.

C’est pas qu’une certaine… Brutalité me dérange… Mais le parc n’est pas forcément le bon endroit pour faire ça tu ne trouves pas ?

Il baissa son regard doucement, jusqu’à observer ce doigt caressant doucement sa peau. Sa phrase résonnant doucement dans son esprit. Dieu qu’elle était étrange… Et agaçante. Sans un mot, il emprisonna le poignet de sa main libre. La stoppant net dans son action. Il éloigna cette petite main de son bras. La tenant tout aussi fermement. Il esquissa un fin sourire, et braqua son regard vert claire dans celui d’Elly.

« Tu réclames ? Serais-tu une triste traînée de serpentard ? »

Ces jeunes filles qui couchent avec n’importe juste pour la renommée…. Juste pour un petit instant de gloire. Elles ne méritaient même pas d'être dans cette maison.

« Je n’ai aucune envie de te faire plaisir. Ce que je peux t’offrir en revanche, c’est le droit de te considérer comme une véritable traînée après ce que j’envisage de te faire… Sauf que tu n’oseras jamais raconter ta formidable expérience ! »

D’un mouvement il la jeta par terre à ses pieds.

Bon, si je suis trop crue dis le moi! Et désolée si c'est court x)

Qu’avait-elle fait ? Comment pouvait elle se mettre dans un pétrin pareil ? Voilà qu’il faisait preuve d’une violence qu’elle n’avait pas encore vue. Ses yeux s’écarquillent petit à petit. La main du jeune homme a saisi la sienne, au niveau du poignet, la serrant avec force. Sa respiration se coupa soudainement. Il ramena son petit bras le long de son corps qui soudainement lui paru extrêmement frêle face à celui de l’homme. Elle se sentait seule, et en danger. Déjà, ils n’était plus sur la berge, ils étaient plus à l’abri des regards dans la haie..

« Tu réclames ? Serais-tu une triste traînée de serpentard ? »

Elle ne réclamait rien ! Elle voulait juste passer un peu de temps seule au bord du lac. Et... Lui. Il arrivait, lui prenait sa place, son intimité, son calme, et l’empêcher de respirer. Et maintenant il l’insultait ? Seulement, voilà. Elle était tellement apeurée, et cela commençait à transparaitre sur son visage. Sa main commençait à trembler, coincée au niveau du poignet, et ses joues s’empourpraient.

Là tout de suite, elle était juste… Incapable de bouger, incapable de prononcer un mot. Elle avait peur. Oui, Elly, malgré son courage et son arrogance sans faille, était là, incapable de faire un geste pour se défendre, alors qu’elle aurait pu. Alors qu’elle savait quoi faire. Alors qu’elle savait comment le contrer, et même possiblement lui faire mal. Toute ce qu’il fallait faire se bousculait dans sa tête. Mais rien de sortait.

« Je n’ai aucune envie de te faire plaisir. Ce que je peux t’offrir en revanche, c’est le droit de te considérer comme une véritable traînée après ce que j’envisage de te faire… Sauf que tu n’oseras jamais raconter ta formidable expérience ! »

En une fraction de seconde, il la jeta au sol, et elle tomba, lançant les mains vers l’avant pour se receptionner, laissant un cri de douleur lui échapper lorsqu’elle se réceptionna sur un poignet qui la fit souffrir. Elle releva la tête, une ou deux mèches folles retombant sur son visage, barrant sa peau pâle, lui donnant un air à la fois sauvage et soumise.

- Je….

Elle avait compris le sous-entendu dans ses mots. Elle savait ce qui allait se passer. La peur se lisait dans ses yeux. Et ses mains tremblaient d’une peur nouvelle. Dans un sursaut de survie, sa main alla chercher sa baguette sous sa robe, coincée dans la sangle à sa botte…

… S’il lui laissait le temps de l’atteindre, elle pourrait se défendre… Et s’enfuir loin de lui pour aller se réfugier dans la salle commune. Là, elle retrouverait Lilith, et pourrait se cacher dans ses bras pour pleurer, et vider toute sa crainte… S’il lui laissait le temps…

Son regard clair et éclairé maintenant d’une lueur malsaine croisa celui de la jeune fille à terre. Il esquissa un sourire puis balança sa tête en arrière pour observer le ciel étoilé et inspirer profondément. Il écarta ses deux bras et les leva en l’air faisant mine de s’étirer tout en reculant de quelques pas.

« Bon sang, c’est vraiment une magnifique nuit… »

Il déposa sur le petit corps frêle de la serpentard un regard doux. Il la considéra un instant sans bouger… Se demandant tout simplement par ou les festivités allaient débuter. Tout lui plaisait maintenant : l’insomnie, Poudlard, cette nuit, la petite aguicheuse de serpentard… C’est fou comment les sentiments peuvent varier d’un instant à l’autre. Il plissa ses yeux lorsqu’il vit un gigotement sous la cape, se diriger vers les pieds d’Elly. Il n’hésita pas un instant, d’un mouvement il était prés d’elle et lui envoyait un coup de pied dans l’estomac. Une fois la jeune fille calmée, il s’abaissa, souleva un peu la cape et lui quitta ses bottines qu’il jeta un peu plus loin derrière lui. Une petite baguette glissa prés de lui. Il la ramassa et la pointa sous le nez de la jeune fille :

« Ce n’est pas bien ! N’essaie plus jamais de me rouler petite sotte ! »

D’un mouvement, il envoya la baguette rejoindre les bottines. Au passage il lui défit sa cape puis se redressa. D’un calme olympien, il entreprit de quitter sa ceinture puis il la fit rouler sur le ventre du bout de sa chaussure, comme si il ne s’agissait que d’une vulgaire petite poupée… Une vulgaire poupée de chiffon. Il posa sa chaussure sur la nuque de la Serpentard à terre pour l’empêcher de se relever. Appuyant un peu plus fort pour le seul plaisir de la voir geindre. C’était clair et net… Il voulait lui faire du mal, il voulait la détruire. Il posa son autre genou à terre et ramena les mains d’Elly côte à côte qu’il attacha à l’aide de sa ceinture. Assez fort pour ne pas qu’elle se libère mais aussi pour qu’elle le laisse agir librement.

Le plus important fait était fait. Il se releva tout en appuyant un peu plus sur la nuque de la petite blonde, puis la fit glisser sur le dos cette fois. Enfin sans se presser, le sourire aux lèvres, il entreprit de la contourner tout en déboutonnant son propre pantalon. Lorsqu’il eut finit, il s’arrêta au niveau des pieds de la jeune fille et croisa ses bras sur sa poitrine.

« Bien ma jolie… Par où vais-je commencer… »

Il glissa une main dans ses cheveux en bataille, une mine ennuyée peinte sur son pâle visage :

« Il y a tant à faire… »

Il se gratta le menton tout en l’observant. L’air tout de même mal en point. Les filles sont des êtres si faible. Il soupira et fit craquer ses phalanges.

« Commençons par quelque chose de simple ! Dis-moi… »

Il s’inclina, et glissa une de ses mains dans ses cheveux, l’obligeant ainsi à se redresser un peu de tel sorte qu’elle se trouve juste au même niveau que son visage.

« Et tu as intérêt à répondre, sans mentir. Es-tu vierge ? »

« Bon sang, c’est vraiment une magnifique nuit… »

* Mon dieu, tais toi, je t’en supplie…. Laisse moi partir…*

Son regard tomba sur elle, alors que sa main glissait lentement vers sa botte. Il ne l’avait pas vu. Remerciant le ciel, elle fit glisser sa main un peu plus vite. Pour y chercher la fine baguette. Pour se sortir de là sans trop d’encombre. Le regard de son bourreau se durcit. Se dirigea vers les pieds de la jeune fille. Non…. Non ! Il avait compris ! Il l’avait grillée ! Rapidement, elle le vit se rapprocher. Non, en fait, elle ne le vit pas. Il lui sembla qu’en l’espace d’une seconde, il était apparu auprès d’elle.

- AAAAAAAAAAAAH !

La jeune fille au sol se plia en deux, entourant son abdomen de ses bras. Elle était incapable de respirer. Elle n’en revenait pas… Il l’avait frappée, un coup de pied dans l’estomac. Elle sentait son souffle coupé, et dû se battre avec soi même, pour occulter les larmes qui perlaient au bord de ses yeux. Il lui fallu de longues secondes pour récuperer un souffle correct, histoire de ne pas s’étouffer. Déjà, il était accroupi auprès d’elle, et soulevait sa cape, pour lui retirer ses bottines. Désormais, sous ses pieds nus, elle sentait l’herbe fraiche… Un nouveau sentiment l’envahit. L’incompréhension. Pourquoi… Il lui faisait ça ? Il glissa sa propre baguette sous son nez, pour la gronder…

« Ce n’est pas bien ! N’essaie plus jamais de me rouler petite sotte ! »

- Je… Pardon…

Pourquoi s’excusait-elle alors que son seul moyen de défense venait de voler rejoindre ses bottines ? La peur ? Sans doute.. Elle le sentit détacher sa cape, et évita de le regarder, pour ne pas qu’il puisse croire à de l’arrogance. Sa mère lui avait dit « Ne défie pas le loup du regard lorsqu’il est sur le point de mordre ». La ceinture tomba devant son ventre, légère et souple, lui rappelant celle de son père qui avait laissé des marques de son passage pendant plusieurs années. La caresse du cuir sur son ventre la fit frissoner, mais ses yeux s’embuant un peu plus. Elle sentit quelque chose de lourd se poser sur sa nuque. Son pied. Il appuya plus fort que de raison. Il voulait vraiment lui faire mal, et il dû réussir car elle laissa échapper un gémissement de douleur, elle qui voulait se montrer forte, c’était raté. Ses yeux s’ouvrirent très légèrement, assez pour voir son genou se poser au sol, alors qu’elle sentait sa ceinture se serrer autour de ses poignets. Il l’avait attachée….

Un nouveau gémissement s’échappe de sa bouche entrouverte alors qu’il se relève en s’appuyant sur son cou… Elle roule sur le dos, enfin, il la retourne… Désormais, elle voit tout. De la voute étoilée, qui jusqu’ici semblait protectrice, et qui désormais ne semble plus être que de viles et voyeuses spectatrices d’une danse macabre, jusqu’à l’éclat des boutons qu’il défait au fur et à mesure... Tout était clair dans la tête d’Elly, elle savait ce qui allait se passer désormais. Elle détourna le regard, se mordant presque les lèvres pour ne pas se mettre à pleurer. Et pourtant elle en avait envie, elle en avait besoin, bien trop terrifiée par son attitude… Il se baissa vers elle, et elle sentit ses doigts glisser dans ses cheveux… Elle se retrouva alors près de son visage, bien trop près selon elle…

« Et tu as intérêt à répondre, sans mentir. Es-tu vierge ? »

Bien sûr que non, elle ne l’était pas. Ils n’étaient que deux à l’avoir touchée. Nath’ et Alex. Oui, malgré ses airs aguicheurs, la demoiselle n’était pas une salope, comme on aurait pu l’appeler. Il n’y en avait que deux. Le premier avait été son homme pendant presque un an, et l’avait touchée pour la premiere fois au bout de 6 mois de « vie commune », et le deuxieme avait été son amant… Il ne fallut pas plus que cette question, pour déclencher ses larmes. Oui, deux larmes, qui coulerent sur ses joues pâles. Détournant le regarde, elle murmura :

- Non… Non, je ne le suis pas….

Elle tenta de se dérober, de se recroqueviller pour qu’il ne puisse rien y faire. Elle se mit en position fœtale, libérant sa tête de son emprise, le corps parcouru de sanglots…

Non… Non, je ne le suis pas….

Il esquissa un fin sourire tout en l’observant la tête légèrement penchée sur le côté, arborant une mine attendrissante. Autant pour lui, il n’aurait pas aimer assumer le dépucelage de la jeune serpentard : c’était ennuyant, et comme première expérience, il y avait mieux. Il glissa l’index de sa main libre sur la joue de la jeune fille, pour recueillir une des deux larmes qui avaient perlé. Il porta le doux nectar à sa bouche et relâcha son étreinte. La souffrance a toujours un goût bien particulier. Le meilleur des mets…

Accroupie, il avait croisé ses mains et l’observait sans un mot. Face à cette petite, dans cette position, beaucoup aurait finalement abandonné. Ce n’est pas le cas d’Hadès… Le fait qu’elle pleure et enfin qu’elle se recroqueville sur elle-même, ne servait qu’à assouvir son désir de domination. Et pour le moment, il savourait sa première victoire.

Au bout d’un moment, qui parut une éternité, il vint poser l’une de ses mains sur la cheville d’Elly, qu’il fit remonter le long de sa jambe doucement. Sa peau était fraîche et douce. Un peu humide à cause de l’herbe… Mais n’en restait pas moins agréable au touché. Lorsqu’il parvint à la première couture du short, il glissa sous, juste pour suivre le tracé. Puis, finalement, il la prit et l’incita à se mettre sur le dos. D’un saut, il se retrouva assis sur son bassin, la bloquant définitivement. Il glissa une main sous le top de la jeune fille et l’autre vint se poser sur la joue tuméfié d’Elly, l’obligeant à le regarder dans les yeux. Un sourire bienveillant, qui apparaissait plus comme sadique à ce moment précis, sur les lèvres, il s’inclina un peu, sa main remontant sous le top de la demoiselle.

« On passe aux choses sérieuses alors ? »

Ce n'est pas long, désolée :/ et pardon aussi pour le temps d'attente!

Sa main glissait à nouveau sur sa joue, mais cette fois, seulement son index, joueur, et mesquin, à la fois doux et menaçant, rassurant et effrayant. Il vint receuillir sa rosée, perles de pleurs, soupçons de paradis echappés de ses yeux. Il porta l'eau salée à sa bouche, et sembla la savourer. Oui, il était un psychopathe, plus dangereux que tous les autres. Désormais, elle en était sûre.

Sa main vint alors se poser sur sa cheville, et toute sa peau frissona, se couvrant d'une fine chair de poule, rendant sa peau très légèrement granuleuse. Peau qu'il remonta doucement, aidée par la rosée de l'herbe, qui la rendait très légèrement humide. Il semblait apprécier son contact, puisqu'il la remontait toujours plus haut... Couchée sur le flanc, elle sentit sa main monter plus haut, sur sa cuisse, et venir explorer sous son short, sans pour autant venir la mettre en mauvaise posture.

Et puis soudain, elle se retrouva sur le dos, le poids du jeune homme sur son bassin l'empechant de s'enfuir définitivement. Elle tourna la tête, pour ne pas avoir à le regarder. Elle le laisserait faire, pour s'en débarasser. Mais elle savait déjà qu'elle serait loin d'apprécier. Loin d'aimer la sensation de l'avoir en elle, de supporter son souffle chaud dans son cou. Non, elle detesterait ça.

Sa main glissa sous son haut, caressant son ventre chaud malgré la nuit, et l'autre sur sa joue. Désormais, elle n'avait d'autre choix que de le regarder dans les yeux, supportant le sourire empli de sadisme qu'il lui infligeant, torture ultime de l'homme qui sait qu'il va accomplir un acte irréversible.

- N... Non...

* Si... Fais le. Et depeche toi. Que je ne souffre pas longtemps....*

Ses muscles s'étaient contractés sous les mains du jeune homme, lui montrant physiquement son désaccord avec ce qu'il allait accomplir. D'ailleurs, elle tentait de liberer ses mains, le plus discretement possible. Si elle les frottait l'une contre l'autre, au niveau des poignets, elle allait forcément créer une sueur, et pourrait faire glisser ses mains hors de l'etreinte de la ceinture. Et de là, elle pourrait le repousser. Avec pertes et fracas.