Entre la peur et l'envie.

Invité

Ma bouche sèche ne délivre aucun mot, est-ce la peur, la fascination ou toi qui me fait cet effet là si dévastateur ? Mon regard ne peut se poser et divague de détail en détail ne pouvant s’arrêter devant la vue magnifique que me délivre ce paysage. Le vent me chante une belle et douce mélodie dans mes oreilles et j’entends au loin, les rires des mouettes. Les hautes herbes se balancent au rythme de cette danse éternelle et douce, on en voit à perte de vue et même l'horizon semble avoir prit une teinte verte. Le soleil éclaire doucement cette vision si enchanteresse, ses rayons se perdent parmi la verdure tout en me réchauffant quelque peu, paysage magnifique qui me fait perdre mes mots. Je ne peux qu'aimer cet endroit, loin de la ville, du bruit, du stress, de tout. Juste la nature, toi et moi.

Toi qui m’as amenée ici me promettant une surprise immense et que je ne pourrais qu’aimer. Et encore une fois tu avais raison comme toutes les autres fois. Depuis combien de temps nous nous connaissons ? Six mois ? Un an ? Je ne sais plus, je sais juste que j’aime tous les moments en ta compagnie, que ton sourire me redonne espoir et que tes yeux me réchauffent doucement le cœur. J’ail l’impression de te connaître depuis que je suis toute petite et pourtant. Tu me regardes et voit que tu as eu bien raison de m’amener ici, je le sais et je le sens. Je me sens comme pétrifiée, comme si Méduse voulut me jouer un mauvais tour contre mon gré, la peur m’envahit mais tu resserre ta prise autour de ma main et me fais comprendre que je peux te faire confiance. En une seconde ma peur s'envole parmi les nuages blancs dont le ciel est parsemé pour faire place à ne détermination sans bornes ni limite. Ce n'est pas à lui que je veux montrer que je suis forte mais à moi-même. Je ne vais pas être faible, du moins pas maintenant, pas cette seconde. Plus tard peut-être.

C'est le moment, il faut y aller. Je sais que c'est maintenant ou jamais et que je n'ai pas le choix. Cette fois-ci c'est moi qui resserre ma main sur la tienne comme pour te dire que je suis prête. Et c'est à partir de ce moment précis que tout s'enchaina.

Mes pas commencèrent à laisser leurs empreintes dans le sol bien que dans quelques minutes, elles s’envoleront, ma démarche s'accélère petit à petit jusqu'à m'entrainer en une course effrénée que mon cœur semble accompagner avec un rythme endiablé. La danse que commence mes poumons est comparable à un chef d'orchestre qui coordonne le tout naturellement, leurs donnant l'allure que je veux. Je m'essouffle mais je veux continuer, je le sais et je le peux.

Le vent bourdonne à mes oreilles et m'oblige à plisser les yeux. Avec mes jambes, je fauche les herbes et parfois nous entendons quelques déploiements d'ailes d'oiseaux que nous avons déranger dans leur sieste mais tant pis, ils se rendormiront plus tard oubliant notre venue. Je m'autorise un regard vers toi, m'efforçant à lever les pieds un peu plus haut pour ne pas trébucher sur les pierres sournoises. Tu a l’air heureux et toi aussi et semble aimé tout autant que moi cette course folle.

Le vide s'approche, les herbes vertes ne sont plus là et à quelques mètres de moi, un vide immense et inimaginable se présente. Ce n'est pas pour autant que nous nous arrêtons, on accélère même et bientôt je vais le faire.

Je pose un dernier pied sur la terre ferme avant de m'élancer dans les airs. Je découvre des falaises dangereuses où la mer se jette violemment mais avec une beauté sans pareille. Je vois les houles qui semblent vouloir m'attirer sur son écume de dentelle blanche. Je suis en train de te broyer la main.

Je pousse un cri qui semble être celui de la peur et pourtant ce moment de quelques secondes, je l’apprécie dans son entier. La mer se rapproche et semble nous accueillir chaleureusement, je vois l’eau qui se rapproche de plus en plus et j’ai hate de faire ce plongeon si inimaginable.

Je suis trempée, mais heureuse de l'avoir fait.