Promenade sans soucis...

Invité

La journée allait être plutôt chaude, le soleil frappait et les peaux claires n'avaient qu'à bien se tenir. Et puis qui a dit que parce qu'il faisait chaud, tout le monde devait s'habiller léger, porter des trucs comme tout le monde ? Certainement pas James, ce n'était pas son genre, mais alors pas du tout. Debout sur une colline à quelques kilomètres de Pré au Lard, il fixait le petit village de ses yeux sombres, machouillant doucement une brindille qui dépassait d'entre ses lèvres. Aujourd'hui, il était vêtu d'un pantalon noir plutôt serré, avec des bottes de motard et pour le haut une chemise blanche sous un gilet noir plutôt épais. Sur sa tête, posé bien droit, son chapeau de toujours, symbole de sa liberté, de sa différence. Dans sa main droite, sa baguette magique, toujours prête à l'action, à décocher le premier sortilège qui lui passait par la tête, prêt à découper ou pulvériser tout ce qui lui voudrait du mal, ou qui ne lui plairait pas. C'était son monde, alors pourquoi ne pas effacer les imperfections qui tachaient le décor ? Allons donc...

Faisant mine de faire un pas vers l'avant, il disparut d'un coup sec, transplanant à Pré au Lard sans vraiment y penser tant le procédé lui était familier. Il apparut donc dans l'artère principale et observa les gens, sa baguette rangée dans sa ceinture et les mains dans les poches de son pantalon. En ce moment, il n'avait pas spécialement envie de parler avec des élèves prétentieux et trop normaux, alors autant se promener en paix et regarder le ciel. Avec une certaine dégaine du mec qui se fout royalement de ce qui se passe autour de lui, il se dirigea vers une petite clairière éloigné du village, et alla s'asseoir dos contre un arbre pour observer le paysage, sa baguette posée près de lui. Quel ennui en ce moment, les sorciers recherchant le combat se faisaient de plus en plus rare. Plongeant une main dans une des poches intérieures de son gilet, il cherchait son petit sachet avec son herbe magique quand un bruit retentit. En un éclair, il saisit sa baguette magique et transplana sur une branche de l'arbre contre lequel il s'appuyait, la baguette brandie vers l'endroit suspect. D'une voix rauque et tranchante, il s'adressa à la menace d'origine inconnue.

Si vous ne sortez pas de là avec les mains perpendiculaires au corps, ce sera vos dernières secondes de vie...

Elle ne pouvait pas habiter dans un pays glacé ? Genre le Groenland, ou l'Islande, ou même le Pôle Sud ? Elly leva la tête vers le ciel, ce magnifique ciel bleu qui aujourd'hui la répugnait autant que la sortie à Pré-Au-Lard. Lilith était malade, coincée à l'infirmerie, et Nathael ne s'était pas inscrit, donc elle avait été obligée d'y aller seule. Mais bon, fallait avouer. Le soleil, le ciel bleu, les petits oiseaux qui chantent, c'est pas sa tasse de thé. Elle, elle aime l'orage, le vent, la pluie, la neige.... Quand les éléments se déchainent, elle y trouve son compte.

Et puis elle n'aime pas les animations de villages. Trop de monde, de bruits, de cris... Trop d'enfants qui pleurent dans les jupes de leur mères, parce que "Le monsieur fait peur". Bref, sans Lil' et Nath', elle n'est pas à la fête, d'ailleurs elle n'est pas là tout court. Elly s'est éloignée, pour s'expatrier à l'ombre d'un massif vert, qui lui fait comme un abri de verdure contre les agressifs rayons du soleil puissant. Avec une peau de sa pâleur, il fallait bien qu'elle les évite si elle ne voulait pas se retrouver aussi rouges que les joues d'Hagrid apres un tonneau d'hydromel.

Soudain, un bruit la fit sursauter, alors qu'elle sommeillait. Un bruit de plastique. La peur la gagna, après ce qu'elle avait vécu ce n'était pas très étonnant, et elle craignait qu'on ne cherche à l'étouffer. Elle sursauta donc, faisant bruisser le feuillage autour d'elle. Un "CRAC" caractéristique lui indiqua que la personne qui s'était trouvée là avait transplané, et le bruit de la branche lui indiqua l'endroit de destination. Ce à quoi elle ne s'attendait pas cependant, ce fut la voix qui s'éleva.

"Si vous ne sortez pas de là avec les mains perpendiculaires au corps, ce sera vos dernières secondes de vie..."

Non mais genre. Roulant des yeux, elle se leva, et sortit de son abri de fortune les mains en l'air, avant de lever un regard assez sombre vers la branche de l'arbre, où, stupeur, elle découvrit un sorcier, trop vieux pour être élève, qu'elle ne connaissait pas en temps que prof, ce qui était plutot rare lors des sorties d'Hogwarts.

- Hey ça va, on respire ! J'vais rien vous faire, j'faisais la sieste !

Invité

Evidemment, encore une fois son attitude était la même que sur un champ de bataille, et coup de chance, cette fois il n'avait pas fait feu sans parler, ce qui était plutôt son genre en fait. Sauf que la personne qui se trouvait devant lui était une jeune fille, pas vraiment moche certes, ais une blanche, une femme différente de lui. Sa tête lui fit immédiatement comprendre qu'elle était encore scolarisée à Poudlard, et ça, ça aurait été ennuyeux si il l'avait tuée. Une enquête aurait été ouverte, et évidemment toutes les forces magiques possibles et imaginables lui seraient tombées sur le dos. Pas que cela le dérange de se battre contre un auror, il parviendrait sans trop de mal à faire une oeuvre d'art avec son sang, mais après ils arrivaient par grappes, et un certain nombre risquait d'être plutôt néfaste pour sa personne. En contrepartie, il aurait été plutôt excité de se battre avec un professeur de Poudlard, car il savait sans nul doute que ceux-ci étaient plutôt calés en magie, même si lui même se sentait largement à la hauteur, un petit défaut de sa personnalité. Mais il n'était pas encore un mage noir, enfin, il maîtrisait et pratiquait la magie noire, mais sans faire le mal, tranquille quoi.

Même si il savait qu'il était tranquille avec une simple élève, il n'abbaissa pas tout de suite sa baguette, la fixant de ses yeux profonds et hypnotiques, comme un charmeur de serpent. Alors comme ça, elle aussi se faisait une sieste, était-elle une petite éxilée parmi tous les morveux de l'école ? Cela restait à prouver, mais il préférait cela qu'une bande de crétins bruyants et enquiquinants. Comme elle s'avança de son buisson, il abbaissa son bras pour ranger sa baguette, faisant geste calme et lent, sans la quitter des yeux. Sautant au pied de l'arbre gracieusement, il s'adossa à l'arbre, croisant les bras sur sa poitrine tout en continuant de la fixer de son regard sombre, mais pas méchant ni cruel. Juste étrange, étrangement...différent. D'une voix tranquille, il lui parla de nouveau, moqueur.

Oh, je me doute que tu ne me feras rien... Ce serait plutôt l'inverse...

Elle ne bougeait plus, ramenant ses bras le long de son corps. La vache. Elle avait la sensation d'être hypnotisée. Comme un cobra dans son panier d'osier, n'attendant plus que l'appel de la flute de son maître pour se dresser dans les airs. Etrangement, cela lui rappelait deux sentiments qui étaient plus que contradictoires. D'un coté, l'admiration qu'elle éprouvait pour Theo, celle qui l'empechait de se mouvoir normalement lorsqu'il était dans le coin. Et de l'autre coté, la crainte, et les souvenirs affreux que lui rappelaient l'hypnose d'Hades.

Quelle idée aussi de s'éloigner des sentiers battus. Elle n'avait pas interêt à raconter ça à Nathael ou à Lilith. Oh non, elle n'avait pas grand interet à leur dire qu'elle avait quitté le peloton d'élèves en uniformes pour suivre sa propre voie, avec ce que ça lui avait déjà valu auparavant. Bref, le sorcier en face d'elle baissa sa baguette, et sauta de sa branche pour atterir au pied de l'arbre et s'adosser au tronc avec grâce.

"Oh, je me doute que tu ne me feras rien... Ce serait plutôt l'inverse..."

Dans ses yeux se lisait la terreur. La terreur de ceux qui ont déjà vécu une épreuve traumatisante. La terreur de ceux qui ont connu ça. Elle fit un pas en arriere. Déjà, elle était prête à faire demi tour, à s'éloigner, à courir. Ca se voyait. Pour la sortie à Pré-Au-Lard, la plupart des élèves avaient quitté leurs robes de sorciers, se vêtissant d'uniformes anglais d'une banalité hallucinant, et sous la jupe plissée, les muscles de ses mollets et de ses cuisses étaient bandés comme ceux d'une gazelle prête à échapper au lieu.

- Vous savez, je peux crier...

Invité

James n'avait jamais vraiment eu un coeur en or, ou même tout simplement un coeur, enfin pas toujours. Il se fichait totalement de faire du mal aux gens certains jours, et d'autres il faisait tout son possible pour aider son prochain, ce qui l semblait étrange vu que personne ne lui rendait la pareille. Il fallait donner sans s'attendre à recevoir, c'était un ait indéniable en ce monde, et il semblait l'avoir assimilé plutôt rapidement. Encore une fois, il se servait de son charisme pour ne pas avoir à utiliser sa baguette, ce qui marchait généralement chez les jeunes. Oui, il était étrange mais cela ne le chiffonnait pas vraiment, et voir la tête de cette fille lorsqu'elle le regardait lui procurait un certain plaisir, même si la petite note d'horreur qu'il constatait lui inspirait une certaine pitié. La vie n'est pas facile tous les jours, et la gamine devait sûrement connaître les ennuis vu sa réaction envers lui. Et puis merde, il avait pas envie de passer pour un méchant toute sa vie, mais la réponse de la fille le fit sourire. D'une voix tranquille comme si il lui parlait de la météo, il lui répondit tout en la fixant.

T'inquiètes pas, j'pourrais arranger ça avant que t'ouvre la bouche. Mais je vois pas pourquoi je ferais ça sur une charmante jeune file après tout...

Une soudaine envie d'être sympathique, il ne se l'expliquait pas vraiment, mais bon, pourquoi ne pas essayer de connaître un peu des gens de temps en temps plutôt que de se cloîtrer dans l'isolement le plus complet ? Adossé de nouveau contre l'arbre, il se laissa glisser pour s'asseoir et remit une main dans sa poche intérieure tout en déposant sa baguette près de lui sans plus y faire attention. Il en sortit enfin un petit sachet rempli d'herbe avec quelques feuilles à rouler. Un petit couvercle en fer faisant office de support, il commença à sortir une certaine quantité de cette marchandise à l'odeur si délicieuse. Soudain, comme si on avait mis un petit coup de jus à son cerveau, il releva la tête et parla de nouveau à la jeune fille d'un ton bourru malgré sa générosité soudaine.

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